Vers une annexion de la région de Kherson ?
La région ukrainienne de Kherson, occupée par les Russes, va demander à être annexée par la Russie, a affirmé hier un de ses responsables prorusses.
l y aura une demande adressée au président russe pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la Fédération de Russie », a déclaré Kirill Stremooussov, chef adjoint de l’administration de la cité côtière de Kherson, seule ville ukrainienne d’importance dont les Russes aient revendiqué le contrôle total en deux mois et demi de guerre.
« L’armée ukrainienne libérera Kherson »
« La base juridique (...) sera prête avant la fin de l’année », a-t-il affirmé, ajoutant que comme la communauté internationale n’avait pas reconnu le référendum de rattachement de la Crimée à la Russie de 2014, la région de Kherson n’organiserait pas de tel scrutin.
Vendredi, un haut responsable parlementaire russe, Andreï Tourtchak, avait déjà affirmé, en visite à Kherson, que la Russie resterait « pour toujours » dans le sud de l’Ukraine.
« Les envahisseurs pourraient aussi bien demander à rejoindre Mars ou Jupiter. L’armée ukrainienne libérera Kherson, quels que soient leurs jeux de mots », a réagi Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, dans un tweet.
Ces déclarations surviennent alors que la cheffe du renseignement américain Avril Haines a averti mardi que Vladimir Poutine se préparait « à un conflit prolongé » et visait « des objectifs audelà du Donbass », en comptant sur un affaiblissement progressif de la détermination occidentale à l’arrêter.
Extension du conflit en Moldavie ?
Selon elle, la Russie a dans son viseur la Transdniestrie, région séparatiste de Moldavie
dont la pointe sud n’est qu’à une soixantaine de kilomètres de la grande ville ukrainienne d’Odessa, sur la mer Noire. Le commandement ukrainien pour le sud souligne d’ailleurs que les troupes russes frappent « sans merci » la région de Mykolaïv, ultime verrou avant (Photo EPA)
Odessa. « Des maisons privées, des installations agricoles ont été endommagées et l’alimentation en électricité de l’une des localités a été interrompue », a-t-il affirmé dans la nuit de mardi à mercredi.
Fin avril et début mai, des explosions ont secoué la Transdniestrie, alimentant les craintes d’une extension du conflit. L’Union européenne avait annoncé le 4 mai qu’elle allait « considérablement accroître » son aide militaire à la Moldavie.
Perturbations gazières
Par ailleurs, les livraisons de gaz russe à l’Allemagne transitant par l’Ukraine étaient en baisse hier de 25 %, pour la première fois depuis le début du conflit.
L’agence gouvernementale allemande chargée de l’énergie a assuré toutefois que cette baisse était compensée par des flux plus importants en provenance notamment de Norvège et des Pays-Bas.
Dans le sud-ouest de la Russie, une personne a été tuée et trois autres blessées après des bombardements provenant d’Ukraine, a annoncé le gouverneur russe de la région de Belgorod.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé à nouveau hier pour une adhésion de son pays à l’UE, par visioconférence devant des étudiants de plusieurs établissements d’enseignement supérieur français, après qu’Emmanuel Macron eut averti lundi que cela prendrait «des décennies ».
561 soldats de la Garde nationale ukrainienne tués Quelque 561 soldats de la Garde nationale ukrainienne, à laquelle appartient notamment le régiment Azov retranché dans l’aciérie d’Azovstal à Marioupol, ont été tués depuis le début de l’invasion russe, a affirmé hier le chef de cette institution. Précisant que 1 697 membres de cette Garde avaient été blessés.