Des salariés en grève hier devant le Fairmont Hotel
Quelques dizaines d’employés ont manifesté devant l’établissement pour dénoncer notamment le calcul des rémunérations au pourcentage qui serait « le pire depuis 2013 ».
Nous n’avons jamais gagné si peu depuis neuf ans sur notre rémunération payée au pourcentage. Le calcul de ce que l’on appelle ‘‘la masse’’ est inacceptable. Cela montre une mauvaise gestion des embauches et des salaires. »
Hier midi, Rino Alzette, délégué syndical, délégué du personnel et conseiller syndical de l’Union des Syndicats de Monaco (USM), concierge au Fairmont Hotel, était à la tête d’un mouvement de grève qui a rassemblé au total soixantedix salariés selon Olivier Cardot, secrétaire général de l’USM.
Les voituriers, bagagistes, femmes de chambre, gouvernantes ou encore serveurs du room service qui ont débrayé entre 11 et 14 heures avaient apporté sono et banderoles pour faire entendre leur voix devant l’établissement hôtelier.
« Une poussée de fièvre sociale »
« Nous avons eu une assemblée générale mardi au cours de laquelle plusieurs employés de notre hôtel ont levé la main. Les difficultés au Fairmont ne sont pas les mêmes que dans les hôtels de la SBM par exemple. Eux ont donc voulu faire une action particulière. »
Selon Rino Alzette, au Fairmont, les salaires seraient bien inférieurs à ceux des autres établissements hôteliers de Monaco. Les salariés qui touchent une rémunération dont une partie est fixe et l’autre calculée en fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise seraient particulièrement pénalisés. « Ils touchent un pourcentage qui est le pire depuis 2013. Nous percevons 16 % en moins en 2022 par rapport à 2019. Il y a eu beaucoup de changements au sein de la direction depuis début 2020. Et ce sont des changements dans le mauvais sens. » Pour les salariés du Fairmont, les gestes faits par leur employeur pour garantir le pouvoir d’achat sont « nettement insuffisants ». « Nous avons perçu 2 % de plus en avril et nous aurons 2 % de plus en juin, souligne Rino Alzette. Cela ne couvre pas l’inflation galopante actuelle. »
Parmi les manifestants, Olivier Cardot ne décolère pas.
« Il y a une poussée de fièvre sociale à Monaco. Le dialogue social est rompu. C’est toujours regrettable de voir des salariés sur le trottoir. Mais ils sont au pied du mur. Et c’est toujours pareil : les plus utiles sont les moins bien payés. Ça fait des mois que les responsables syndicaux demandent des revalorisations de salaire de 15 ou 16 % comme dans l’hôtellerie en France. Le travail des employés a un prix et il n’est pas rémunéré à sa juste valeur. Il faut des salaires à la hauteur des richesses créées par les salariés. Or, tout augmente sauf les salaires. Il y a une urgence sociale aujourd’hui. Les salaires sont bas au Fairmont. De plus certains employés sont en contrat à durée déterminée depuis des années. Sans compter la pénibilité au travail qui n’est pas prise en compte alors que dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, il y a des horaires décalés, des heures de nuit. Sait-on seulement que ces conditions représentent sept ans de vie en moins ? »
Ils attendent des propositions concrètes
Aujourd’hui, les salaires disent « attendre l’ouverture de négociations avec la direction pour avoir des garanties et des propositions