Nice-Matin (Menton)

FOOTBALL Todibo-Delort, axe fort

Le défenseur s’est dernièreme­nt démarqué par son caractère et ses prises de parole mobilisatr­ices dans le vestiaire. Le buteur est, lui, l’homme providenti­el de cette fin de saison.

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Ce n’était pas la fête en zone mixte, mercredi soir. Soulagés d’avoir évité la déroute contre Saint-Etienne, les Aiglons n’étaient pas pour autant satisfaits de la soirée. A cause de ce chant odieux à l’encontre d’Emiliano Sala, d’abord. Depuis le terrain, ils ne l’avaient pas entendu. Ce n’est qu’à la fin du match, et à l’abri du vestiaire, qu’ils ont été alertés sur ce dérapage des supporters. « On ne doit pas entendre de telles choses sur un terrain. C’est un humain, une famille, on ne cautionne pas du tout, » a condamné Andy Delort.

Avant d’évoquer ses regrets quant à la différence de physionomi­e des deux mi-temps disputées face aux Verts. « On sentait qu’on n’était pas là en première période, je félicite l’équipe pour sa réaction. Mais ça met un peu les nerfs aussi quand on voit sur une mi-temps ce que l’on est capable de faire. » Quatre buts marqués en 45 minutes, c’est une première cette saison pour le Gym. Dont Delort a été l’un des grands artisans avec un doublé suivi d’une passe décisive pour Boudaoui. Il a confirmé ainsi son statut de serial-buteur avec une deuxième saison consécutiv­e de Ligue 1 à 15 buts. «Il m’a bluffé, comme d’habitude, souriait Todibo. Andy, je le connais depuis Toulouse. Il a toujours mis des grosses frappes. Ce n’est pas ça qui m’a surpris. C’est plutôt qu’il sorte ce coup franc de son chapeau à un moment tellement important. »

Kasper Dolberg était davantage attendu que la dernière recrue du mercato estival, arrivé sur la Côte pour deux fois moins cher. Mais de par son activité, son état d’esprit infaillibl­e et sa régularité face au but, l’ex-Montpellié­rain a rapidement renversé la hiérarchie des attaquants pour s’affirmer comme un cadre du collectif de Christophe Galtier.

‘‘JC’’ avait déjà bousculé ses coéquipier­s après la finale

Bosseur et investi dans la vie de groupe, Delort avait quitté le Stade de France très marqué. Par la défaite mais également par l’apathie de certains coéquipier­s dans l’un des matchs les plus importants de sa carrière. «Jen’ai pas quitté le lit pendant deux jours ».

Dans un vestiaire abasourdi par l’échec, c’est déjà Jean-Clair Todibo qui avait pris la parole pour faire relever les têtes. Le défenseur de caractère n’est jamais le dernier pour défendre un partenaire sur le terrain. Son altercatio­n avec Neymar l’avait montré, sa nouvelle brouille avec Moutoussam­y

l’a confirmé. Le natif de la Guyanne, passé par de grands clubs européens comme Barcelone, Schalke 04 ou encore Benfica, met la même déterminat­ion quand il s’agit de bousculer un coéquipier. Quitte à parfois oublier de mettre les formes dans le discours du haut de ses 22 ans. « Il m’a fait plaisir ce soir (mercredi), il a trouvé les mots justes, » observait Delort.

« Dante a essayé de positiver, de demander à l’équipe de rester solidaire. J’ai juste demandé qu’on se remobilise, derrière. Ce qu’on a montré en première période n’est pas du calibre d’un candidat à l’Europe. On avait besoin de cette remontada. Elle fait énormément de bien », a reconnu celui que tout le monde surnomme ‘‘JC’’.

Apôtre des valeurs de combat, l’ancien Toulousain refuse de vivre une fin de saison blanche après avoir récupéré la quatrième place à deux journées de la fin. « L’Europe, c’est notre objectif affiché en début de saison. Ce serait dommage de ne pas l’atteindre. On le mérite après les efforts que l’on a faits. A nous de pas gâcher tout le boulot effectué. »

WILLIAM HUMBERSET Le onze niçois probable : Benitez - Lotomba, Todibo, Dante, Bard - Boudaoui, Lemina, Thuram, Kluivert - Delort, Guessand.

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Le défenseur et le buteur se comportent en leaders depuis plusieurs semaines.

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