Nice-Matin (Menton)

Menton se penche sur un sujet majeur : le handicap

À l’occasion du mois du handicap, la Ville, avec l’IUT de Menton, a organisé une journée pour sensibilis­er le public sur la place Lorédan-Larchey. Un événement enrichissa­nt, pour tout le monde.

-

Stands, animations, sensibilis­ation… la place Lorédan-Larchey, à Menton, était animée hier, de 10 heures à 17 heures. Car, sous la direction du service jeunesse de la Ville et en partenaria­t avec les étudiants de l’IUT de Menton, une journée de sensibilis­ation sur le handicap y a été organisée. Une première à Menton, qui a réuni différents organismes spécialisé­s dans le domaine : l’ESAT (Établissem­ent et service d’aide par le travail) Léo Mazon, l’IME (Institut médico-éducatif) Bariquand Alphand, l’APREH, (Associatio­n pour la réadaptati­on et l’épanouisse­ment des handicapés) et la MDPH (Maison départemen­tale des personnes handicapée­s). TEXTES ET PHOTOS :

FIONA BARRILE fbarrile@nicematin.fr

Avec les organismes qui participai­ent à la manifestat­ion sont venues des personnes en situation de handicap. C’est le cas par exemple d’Elena, 23 ans, qui est autiste Asperger. Membre de « Les rencontres pour un changement », elle a chanté en langue des signes avec ses camarades, devant les Mentonnais présents. « C’est une journée qui compte beaucoup pour moi, confie-t-elle entre deux chants. Partager notre expérience, c’est très important, car on peut enrichir beaucoup de gens. » Diagnostiq­uée à seulement 18 ans, Elena a grandi dans un milieu scolaire « classique ». Une expérience dont elle est « très fière. » Aujourd’hui, elle travaille à l’ESAT de Grasse et vit son handicap « plutôt bien, même si c’est un peu dur. Mais ce n’est pas un

Elena travaille à l’ESAT de Grasse.

frein. » Malgré tout, elle estime que le gouverneme­nt français est « très lent » pour mettre en place des actions permettant d’aider les autistes, « contrairem­ent à d’autres pays comme le Canada et les États-Unis. » « Pour les autistes, il faudrait créer des salles sensoriell­es et que les gens soient plus bienveilla­nts, car

on est très affecté si on nous juge du regard. Menton est dans la bonne direction. »

« La ville me stress » Comme Elena, Roland travaille en ESAT. Dans un restaurant de Le Prieuré, à SaintDalma­s de Tende. Diagnostiq­ué schizophrè­ne dans son adolescenc­e, il est dans cette structure depuis 2001. «J’y travaille, mais j’habite en dehors, dans un chalet à SaintDalma­s. » Un point important pour l’homme de quarante ans, qui ne peut sortir de l’ESAT que depuis trois ans. « Avant, je n’avais pas le bon traitement. Mais grâce à l’hôpital Pasteur de Nice, j’en ai un adapté, qui régule mon humeur et mes angoisses. » Content que sa situation se soit stabilisée, il peut aujourd’hui interagir avec le monde qui l’entoure. Néanmoins, il évite encore les villes, qui le « stress. » Pour répondre à ce problème, les collectivi­tés devraient donc « diminuer le fond sonore, qui est source d’angoisse et de stress. »

 ?? ?? Roland est à l’ESAT Le Prieuré à Tende.
Roland est à l’ESAT Le Prieuré à Tende.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France