Nice-Matin (Menton)

Incendies : malgré la

Depuis la base de Mouans-Sartoux, les patrouille­s de Défense des forêts contre les incendies assurent une veille quotidienn­e. Le risque ne s’éteint pas à la première averse…

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Les premières gouttes s’écrasent contre leurs bottes. Pas de quoi leur donner la possibilit­é de rester à l’abri. De toute façon, personne n’en a vraiment envie. « Malgré le temps couvert, on reste vigilants », indique Alain Monavon responsabl­e du service de Défense des forêts contre les incendies (DFCI) de l’Office national des forêts pour les Alpes-Maritimes et le Var, en écoutant le briefing du matin. Il est bientôt 11 heures, les binômes s’apprêtent à embarquer à bord de leurs pick-ups. Sur la base de Mouans-Sartoux, les sapeurs forestiers de Force 06 partagent leurs locaux avec les agents de l’ONF. Logique après tout : ils oeuvrent dans le même sens.

700 litres d’eau sont embarqués

Sur le parking, chacune des six équipes de l’établissem­ent public veille au bon fonctionne­ment du matériel. Paquetage lancé à l’arrière des sièges, ils mettent en route la motopompe. On ouvre la lance. 700 litres d’eau sont embarqués. Attention, il ne s’agit pas d’éteindre tout un feu de forêt avec. « Nous devons être prêts à intervenir. Notre but est de pouvoir agir sur place avant l’arrivée des pompiers » : pas question de supplanter leur action.

« Le temps couvert peut pousser à l’écobuage »

Malgré le temps qui vire à la pluie depuis 48 heures, il ne faut pas croire que le risque incendie s’est éteint… « Malheureus­ement, cela peut pousser certaines personnes à brûler les déchets verts qu’ils accumulent depuis un moment. Ils se disent que ce n’est pas très grave puisqu’il ne fait pas beau. »

Sauf que voilà : l’écobuage, c’est toujours interdit.

Et c’est bien pour cela que la surveillan­ce reste à son maximum. À la moindre fumée suspecte, toute levée de doute doit être faite. Mais que se passe-t-il si un particulie­r allume un feu dans son jardin ? «Onsonneàsa porte et l’on prend contact. On demande que l’écobuage soit éteint. » Et qui le fait ? « Le particulie­r, lorsque cela est possible… » Cela sous-entend donc que certains se lancent dans un allumage sans avoir le moyen de le stopper. « Sinon, on peut utiliser notre eau à bord du véhicule. Mais effectivem­ent, cela nous demande de revenir ensuite à la base pour refaire le plein », indique José, qui prend le volant.

« Pour le moment, il n’y a pas de vent fort »

Pas question de prendre le risque de partir à moitié rempli : on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Un incendie peut prendre. Vite. Et faire de nombreux dégâts. Comme à Gonfaron où 7 000 hectares ont brûlé l’été dernier. « Pour le moment, nous avons une chance dans la situation météorolog­ique », ajoute le responsabl­e : « La sécheresse ne s’accompagne pas de vent fort. Cela joue en notre faveur. » Puisse Eole calmer ses velléités pour l’été…

Dossier : Margot Dasque mdasque@nicematin.fr Photos : Patrice Lapoirie

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Chaque jour, six patrouille­s en binôme arpentent le territoire depuis la base de Mouans-Sartoux.

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