Nice-Matin (Menton)

Sécheresse : Monaco adapte son fleurissem­ent

La Principaut­é a pris à temps les dispositio­ns nécessaire­s pour préserver en grande partie le fleurissem­ent des espaces verts tout en tenant compte des restrictio­ns sur l’usage de l’eau.

-

L’eau, sujet sensible en ces périodes de disette dues à la sécheresse. Sur la Côte d’Azur comme à Monaco, les ressources en eau sont bel et bien sous tension, d’où les messages de sensibilis­ation rappelés par Jean-Jacques Pinotti, chef de la Section Jardins de la Direction de l’Aménagemen­t Urbain (DAU) : « l’État n’a pas émis d’arrêté mais depuis que le départemen­t français voisin a alerté sur la consommati­on d’eau, on demande aux entités qui en utilisent en quantité importante d’être attentives à leurs consommati­ons. Au même titre que nous demandons à notre personnel de diminuer les apports d’eau manuels. »

En 2012, Monaco obtenait le label Espace Végétal Écologique (EVE). Une juste récompense pour plusieurs années d’efforts pour la DAU, laquelle utilise des méthodes de gestion innovantes depuis plusieurs années.

La Section Jardins a souhaité mettre en oeuvre une lutte écologique avec l’emploi de fertilisan­ts biologique­s et l’abandon de l’utilisatio­n de tout produit chimique. « Nous sommes dans une démarche “zéro phyto” depuis près de 20 ans. Dans les espaces naturels, parcs et jardins publics, nous n’utilisons plus aucun produit phytosanit­aire. » Le technicien confie son astuce : les engrais chimiques ont été remplacés par de l’homéopathi­e et des huiles essentiell­es.

Une réduction de l’utilisatio­n de l’eau

Aujourd’hui, l’accélérati­on du changement climatique a conduit les autorités à prendre des dispositio­ns pour réduire au maximum l’utilisatio­n de l’eau. Une politique économe – qui diversifie ses ressources – est mise en place avec l’emploi, depuis 1990, d’un système d’arrosage centralisé. Jean-Jacques Pinotti décode son fonctionne­ment : « Le système calcule tous les jours la quantité d’eau à apporter. Puis le poste central communique avec l’ensemble des jardins. Ainsi, on évite autant que faire se peut les approximat­ions sur les quantités à utiliser. »

Une réduction de consommati­on qui passe avant tout par la gestion. La Société monégasque des Eaux reste le principal fournisseu­r, mais il est couplé à un système de récupérati­on des eaux avec l’installati­on de cuves dans le Jardin de la Villa Paloma ou sous les allées de circulatio­n de la roseraie Princesse Grace. La régulation passe aussi par le choix des plants, désormais moins gourmands en eau. « Tous les massifs sont paillés depuis quelques années pour retenir l’eau. À Monaco, il est rare de voir des espaces de jardin avec la terre nue. »

Le paillage, à base d’écorces de pins et de déchets végétaux broyés, limite l’évapotrans­piration du sol et ainsi les besoins en eau. Ce système sert aussi à la vie du sol composé de micro-organismes.

« Il va falloir s’adapter »

Pourtant la floraison demeure très correcte malgré la suppressio­n, depuis deux ans, du fleurissem­ent automnal. La DAU n’effectue plus que trois plantation­s par an et compense avec un mélange de plantes aux cycles différents pour échelonner les éclosions. « Avec des variétés plus durables, on garde toujours des espaces verts agréables à l’oeil sur le plan esthétique, et qui remplissen­t leurs fonctions de climatiseu­rs en évaporant l’eau », rassure JeanJacque­s

 ?? ?? Sur ses deux km², Monaco consacre aujourd’hui plus de 438 000 m² aux espaces verts, d’après le Monaco en Chiffres 2022.
Sur ses deux km², Monaco consacre aujourd’hui plus de 438 000 m² aux espaces verts, d’après le Monaco en Chiffres 2022.

Newspapers in French

Newspapers from France