Ce Varois dénonce la « grossophobie médicale »
Cloué à son domicile à la suite d’un accident sérieux, ce patient ne quitte plus son appartement en raison de son poids : 180 kg. Et refuse de payer le surcoût qu’on lui impose pour ses rendez-vous médicaux.
Joseph Pubil est un jeune papa qui a été victime d’un accident bête en mars dernier : «Jesuis tombé d’un muret de 80 cm environ mais, vu mon poids (180 kg), l’accident a été grave. J’ai eu les deux tibias fracturés et le péroné atteint. Je suis coincé dans mon appartement sans possibilité de bouger. C’est très handicapant. »
Habitant une résidence adaptée de La Garde, Joseph a la chance d’avoir sa femme, Antonia, et des proches pour l’aider et lui permettre d’évoluer au quotidien.
« 256 euros en plus pour mon poids ? »
Jusqu’ici, la société d’ambulances, Var Assistance, assurait ses déplacements réguliers chez le médecin ou à l’hôpital. « Mais j’ai récemment reçu un surcoût de 256 euros à régler pour me permettre d’honorer mes rendez-vous médicaux à Toulon. Pourquoi ? En raison de mon poids et de ma taille : 2 mètres ? Je ne comprends pas. C’est la première fois que ça arrive et je ne le tolère pas ! » Attendu pour des examens le 24 août à Toulon (un scanner), quelques visites à l’hôpital Sainte-Musse et une rencontre avec son chirurgien le 29 août, Joseph se retrouve livré à luimême dans son appartement de La Garde.
« C’est de la grossophobie médicale, une discrimination évidente... J’estime que chacun a droit à la santé et à recevoir des soins, quelles que soient ses différences. Alors, sous prétexte que je suis imposant et grand, je dois payer davantage ? », lance-t-il. «Jerefuse!»
« À Toulon, le problème n’est pas pris en compte ! »
Frédéric Delesse, président du syndicat départemental des ambulanciers privés, explique que « Var Assistance est la seule société à prendre en charge des patients à forte corpulence dans la Métropole. En effet, ces derniers nécessitent du matériel adapté et plusieurs ambulanciers pour chaque mission. Cela a un coût, et l’entreprise peut le facturer. Mais on entre ici dans le cadre du transport bariatrique qui est très spécifique. Il n’y a rien de formel à ce sujet dans les règlements. Ce qui est vrai, c’est que l’Agence régionale de santé (ARS) a un rôle à jouer dans la prise en charge de ces personnes qui sont nombreuses dans notre région : 12 % de personnes obèses en Paca, soit 550 000 personnes. À Nice et à Marseille, le problème est pris en compte. À Toulon, hélas, non. Et il existe un flou juridique qui ne bénéficie ni aux sociétés d’ambulances, ni aux patients ».
Pour Joseph, il est hors de question de régler à chaque fois 256 euros en plus, de surcroît non remboursés. « Je vis du RSA car je ne peux plus travailler et je suis papa d’une petite fille. Sans ma famille, je ne pourrais pas m’en occuper. Mon poids et mes problèmes sont suffisamment