À Bormes, Macron accueilli comme une star
Invité à célébrer le 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas, le président de la République s’est ensuite livré à un bain de foule, particulièrement chaleureux.
Il est 19 h 13, à la mairie de Bormes-les-Mimosas. L’entourage d’Emmanuel Macron avertit les journalistes accrédités : « Le Président arrive dans quelques minutes. » Prévu à 18 h 55 en invité vedette du 78e anniversaire de la libération de la ville, le « PR » arrivera avec 30 minutes de retard. À cause d’un incendie, comme l’année dernière dans le massif des Maures ? Non, un entretien confidentiel avec le préfet Evence Richard.
Il est accompagné de son épouse. « Comment ça va ? » Arrivé en bas des escaliers qui mènent au monument aux morts, le couple Macron claque des bises aux maires venus les accueillir, à commencer par le local François Arizzi. C’est lui qui prononcera le premier discours, devant une assemblée restreinte composée de membres d’associations du débarquement en Provence et de Pierre Velsch, 96 ans, le dernier combattant encore en vie. Ses premiers mots vont aux « familles qui ont perdu des êtres chers en Corse » à la suite des violents orages, puis rend hommage aux 260 000 Français qui ont libéré la Provence, tout en évoquant la situation en Ukraine.
Hommage aux combattants de la paix
Pour François Arizzi, supporter de Macron à la présidentielle, le message devient rapidement politique. Il pointe notamment du doigt «ces candidats qui ont fantasmé sur Brégançon », résidence présidentielle décrite comme « un ouvrage militaire qui n’a rien d’un palais ».
Puis passe le micro à Emmanuel Macron. Pour sa cinquième participation, le locataire de l’Élysée prend une grande gorgée d’eau, avant de lire un texte très poignant. « Pour rien au monde je n’aurais raté ce rituel, même quand les intempéries s’en mêlent », débute ce « voisin » particulier.
Un mot ensuite pour Pierre Velsch, « un exemple d’humilité et de courage » suivi de beaucoup d’autres adressés aux sapeurs-pompiers, aux Corses qui ont subi de « terribles intempéries », insistant sur « ces cataclysmes dévastateurs qui menacent de se répéter et de s’intensifier ». Pendant vingt minutes, il évoque également les pays européens venus en renfort sur le front des incendies, les soignants, les forces de la sécurité intérieure, les armées, ainsi que le peuple ukrainien. Et revient 78 ans plus tôt, en mettant en lumière « ces combattants grâce à qui notre nation est en paix ». Applaudissements chaleureux, serrage de mains et blagounettes aux quatre adolescents membres du conseil municipal de Bormes qui ont déposé des gerbes de fleurs. Parmi eux, il y a Lana, 12 ans, atteinte d’une tumeur maligne. Suivie en chimiothérapie à l’hôpital de la Timone à Marseille, cette collégienne avait une mission : demander au Président davantage de matériel pour soigner les enfants atteint d’un cancer, surtout des pompes. C’est la Première dame qui a pris note. « Elle m’en a fait la promesse », rapporte Lana, à peine impressionnée.
Le Conseil national de la refondation le 8 septembre
Il est plus de 21 heures quand Emmanuel Macron débute son bain de foule, devant plusieurs centaines de fans, dont des enfants bousculés dans la cohue. « Vous êtes trop beau » , lui lance une Borméenne conquise. Le Président, qui accepte une anisette plutôt qu’un rosé, enchaîne les selfies, avant que la foule reprenne la Marseillaise a cappella. Ici, pas d’adversaire politique.
On lui demande ce qu’il a retenu de ses « vacances ». Sa visite de la fondation Carmignac ? Sa sortie en kayak, en jet-ski ? Ses balades privées sur l’île du Levant ? La réponse est plus grave. « Beaucoup d’appels dans un monde en changement, beaucoup d’instabilité », résume Emmanuel Macron qui s’est entretenu Volodymyr Zelensky, Boris Johnson ou encore Vladimir Poutine, hier. Il confie aussi avoir croisé « beaucoup de Français dans la discrétion » ces trois dernières semaines.