Stopper le chauffage pour réduire la facture de gaz
L’addition est trop salée cet hiver pour cette copropriété près de Valrose à Nice. Une solution radicale a été proposée à ceux qui y habitent : couper le chauffage, purement et simplement.
Posés entre les quartiers de Valrose et Cimiez, les 94 copropriétaires de cette imposante « copro » se trouvent face à un choix qu’ils auraient aimé ne jamais avoir à faire. Sur leur colline, les cinq immeubles et les trois villas se chauffent au gaz. La facture a été multipliée par huit. Les raisons ? Le contexte actuel lié à la guerre en Ukraine, évidemment, mais pas seulement. Le contrat de la copropriété avec son fournisseur de gaz arrivait à son terme. Les devis proposés par le nouveau ont largement explosé. Il faut trancher : couper ou pas le chauffage cet hiver. Une assemblée extraordinaire a été convoquée mardi 11 octobre. « Début septembre, on a eu une réunion avec le syndic, se rappelle Jean-Pierre Buffo, propriétaire d’un appartement de 90 m2 et membre du conseil syndical. On nous a annoncé que notre ancien fournisseur dénonçait le contrat et que les prix allaient grimper ». Gentil euphémisme. Quand la dernière facture de la copropriété montait à 89 100 euros, les devis de la future évoquaient des tarifs compris entre 684 000 et un million d’euros pour une période de chauffe allant d’octobre à mai.
Chauffage individuel, petits crédits
La surprise absorbée, le conseil syndical propose donc une solution radicale : couper le chauffage cet hiver. « La chaudière se trouve sous le bâtiment principal, décrit Jean-Pierre Buffo. Même si vous baissez la température, entre la vétusté du système et la déperdition de chaleur lors de la distribution, ça ne va pas changer grand-chose ».
Acheter des radiateurs d’appoint électriques ou à huile, utiliser la climatisation réversible que certains ont fait installer récemment et même envisager de petits crédits individuels. Les copropriétaires se préparent déjà à un hiver sans chauffage alors que certains pourraient avoir à payer 4 000, 9 000 et jusqu’à plus de 11 000 euros quand la prochaine facture tombera. « C’est tellement énorme. Certains ont tout de suite imaginé ne pas pouvoir s’en sortir, d’autres ont espéré le bouclier tarifaire », livre Jean-Pierre Buffo.
Inhabituel mais faisable
Certains copropriétaires font du porte à porte pour informer les résidents et les préparer au vote du 11 octobre. Le conseil syndical s’est dit prêt à « assister les plus fragiles ».