« Je ne sais pas si c’est la bonne solution »
(Photo Cyril Dodergny)
Pas de fragilité du côté de la famille Dakik, mais une certitude : Adeline et Mo voteront pour l’arrêt du chauffage collectif. Le nouveau devis représenterait 600 euros de plus par mois pour le couple qui vit dans un 80 m2.
« C’était panique à bord quand on nous l’a annoncé, abonde Adeline. On n’avait pas le choix que d’accepter le devis. Mais on n’a pas le budget pour cela. On passera l’hiver sans. On est nombreux à dire non. Même parmi les gens qui auraient peut-être les moyens. C’est inhabituel mais ça peut se pratiquer. Il y a beaucoup de copropriétés où le chauffage est individuel. Et puis il y a l’électricité. » Leur solution : la climatisation réversible et des radiateurs d’appoint si besoin.
OLIVIER SCLAVO osclavo@nicematin.fr
Du côté du syndic de la copropriété, on partage l’inquiétude des habitants, mais pas la solution suggérée. «Jene sais pas si la coupure est la bonne solution, glisset-on chez Forimmo. J’ai peur que certains copropriétaires ne puissent pas s’équiper de chauffages individuels et souffrent. On a eu une discussion avec le chauffagiste. Il faudrait diminuer la température en production pour assurer une température de base dans les appartements. De façon à ce que tout le monde puisse avoir un minimum de confort ».
Le référent du dossier pour ce syndic niçois tient à préciser que le prix affiché est «une moyenne de l’estimation de consommation ».
« S’il fait très froid et qu’on chauffe très fort, on explose cette consommation, confie Forimmo. Si on est économe, si on fait attention, on ne montera pas à 684 000 euros.
Dans les autres copropriétés, on a demandé à baisser la température de consommation et on n’a pas explosé les chiffres ». Les bureaux installés rue Barla reçoivent des « centaines de questions » de copropriétaires alors qu’on assure qu’une « dizaine de copropriétés » partagent la même situation «quine pouvait pas être évitée ». On tient aussi à rappeler que la « tarification des prix de l’énergie n’est pas la même entre une copropriété et une habitation individuelle, car une copropriété est représentée par un professionnel et donc pas considérée comme un particulier ». Le syndic estime faire face à des prix « astronomiques ». Quid du bouclier tarifaire du gouvernement, qui plafonne les augmentations des tarifs de l’électricité etdugazà15%?«On n’a pas eu les décrets d’application. On est encore dans le spéculatif. »