Nice-Matin (Menton)

Éric Dupond-Moretti exclut de démissionn­er

En dépit des critiques sur son maintien au gouverneme­nt après son renvoi devant la Cour de Justice de la République, le ministre de la Justice a exclu hier de démissionn­er.

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a Première ministre a réaffirmé hier toute la confiance qu’elle me portait » et démissionn­er « n’est pas à l’ordre du jour », a déclaré le garde des Sceaux en marge d’un déplacemen­t à Paris, au lendemain de la décision de la Cour de Justice de la République (CJR) de le renvoyer en procès pour « prise illégale d’intérêts ».

Sa mise en examen dans ce dossier, en juillet 2021, n’a « jamais entravé (son) travail », a-t-il fait valoir, mettant en avant l’obtention d’un budget en hausse de 8 %, l’élaboratio­n de «27textes » de loi ou la tenue des États généraux de la justice. Le ministre a aussi souligné qu’il avait formé un pourvoi contre son renvoi, ajoutant : « Et s’il fallait que je sois jugé, je dirais ce que j’ai à dire, je suis un justiciabl­e comme un autre. »

« Une image déplorable »

Après l’annonce de son renvoi – une première pour un ministre de la Justice en exercice –, plusieurs voix ont réclamé son départ, la Ligue des droits de l’Homme jugeant qu’« une telle mansuétude à son égard renvoie l’image déplorable d’un monde de décideurs s’estimant au-dessus de la loi commune ».

« Le président Macron doit maintenant choisir : être président de la République ou chef de clan », a estimé le député écologiste Benjamin Lucas.

Pour Marine Le Pen, la « présomptio­n d’innocence » n’impose pas systématiq­uement à un ministre de démissionn­er, mais dans le cas d’Éric Dupond-Moretti, son portefeuil­le pose problème, car « la justice doit donner une apparence irréprocha­ble ».

« Mettre la pression pour obtenir la démission »

La présidente de l’associatio­n Anticor, Elise Van Beneden, a elle appelé à « mettre la pression pour obtenir la démission » d’Éric DupondMore­tti et d’un autre haut responsabl­e de la macronie, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, dont on a appris lundi la mise en examen pour « prise illégale d’intérêts ».

Interpellé­e hier à l’Assemblée par le député socialiste Boris Vallaud sur l’indépendan­ce de la justice, Elisabeth Borne a répondu avoir « pris acte de la décision » rendue à l’égard du ministre de la Justice, et affirmé qu’elle ne croyait «pas qu’il soit démocratiq­uement sain que des décisions de l’autorité judiciaire soient commentées ici, dans l’enceinte du pouvoir législatif, par un membre de l’exécutif », étant donné que « l’indépendan­ce de l’institutio­n judiciaire est un principe cardinal de notre démocratie », tout comme « la présomptio­n d’innocence ».

 ?? ?? Éric Dupond-Moretti a visité hier le Centre d’informatio­n sur les droits des femmes et des familles de Paris, une associatio­n qui l’a alerté sur les problèmes récurrents rencontrés avec les bracelets anti-rapprochem­ent et les téléphones grave danger, outils de lutte contre les violences conjugales dont l’usage se développe.
Éric Dupond-Moretti a visité hier le Centre d’informatio­n sur les droits des femmes et des familles de Paris, une associatio­n qui l’a alerté sur les problèmes récurrents rencontrés avec les bracelets anti-rapprochem­ent et les téléphones grave danger, outils de lutte contre les violences conjugales dont l’usage se développe.
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