Georges Moréas : « Mesrine, un faux truand »
Créateur de la brigade antigang de Nice en 1978, l’ancien flic devenu romancier publie L’instant de mort, sur la traque et les derniers instants de Jacques Mesrine.
Georges Moréas a plusieurs vies. À 83 ans, l’ancien flic devenu avocat pénaliste sur le tard reste un romancier hors pair. Ce vendredi, son nouveau roman – L’instant de mort – sort aux éditions du signe. Un ouvrage consacré à Jacques Mesrine avec un prisme personnel, car Moréas a participé activement à la traque de l’ancien ennemi public numéro 1, qui s’achèvera par son interpellation mortelle en 1979 porte de Clignancourt, à Paris. En 1979, voilà un an que Georges Moréas est à Nice, il vient d’y créer la brigade antigang. Ce livre, c’est une plongée unique dans les années 70, dans l’enfance de Moréas mais aussi dans celle de Mesrine.
Comment est née l’idée de faire un roman sur Jacques Mesrine ? C’était un challenge. En tant que flic, j’ai bossé sur la traque de Mesrine et je ne voyais en lui qu’un mec violent, un braqueur, le mythe en somme. Par la suite, je me suis intéressé à l’homme. On avait le même âge, alors j’ai essayé de me glisser dans sa peau pour essayer de montrer à quel point c’était un personnage complexe, quelqu’un de fidèle en amour, en amitié, qui avait été décoré durant la guerre d’Algérie. En écrivant ce livre, j’ai revu une époque, c’est comme une Madeleine de Proust qui, avec le recul, m’a donné le sentiment d’être spectateur de quelque chose que j’ai vécu. J’ai joui en écrivant ce livre et je jouis en l’évoquant. Je n’avais jamais connu ça sur mes autres livres. En parlant de Mesrine, on a le sentiment que vous parlez également de vous, pourquoi ? Dans chaque roman, il y a un peu de l’auteur. Je m’identifie forcément à lui car nous avons vécu les mêmes choses : la Deuxième Guerre mondiale, l’exode, le départ d’un père, l’engagement en Algérie, etc. Il avait des démons auxquels il n’a jamais réussi à résister alors que de mon côté, j’ai réussi.
Comment avez-vous réussi à ne pas succomber aux mêmes démons que Mesrine ?
J’étais dans la marine marchande plus jeune et j’ai naturellement fait des conneries, mais la chance que j’ai eue, c’est qu’un flic m’a fait un cadeau et m’a laissé partir. Ensuite je me suis engagé dans l’armée pour faire l’Algérie et j’ai coupé les ponts avec mes fréquentations de l’époque. Quand je reviens, j’ai envie d’être flic, alors je passe les concours et je termine commissaire. Mais j’ai eu envie, ensuite, de faire autre chose, et je suis devenu avocat pénaliste à 73 ans. Ça m’a beaucoup marqué comme métier...
À quoi ressemblait la traque de Jacques Mesrine ?
Il faut se remettre dans le contexte des années 70, il y avait énormément d’affaires dans la lutte contre le banditisme, et la concurrence était très forte au sein de la police, il y avait une toujours bien car on avait le même but. Mais une fois dans les bureaux, avec la hiérarchie et la pression, c’était parfois compliqué. J’ai toujours bien aimé Lucien Aimé-Blanc, le patron de l’OCRB (Office Central de Répression du Banditisme), il était pittoresque, mais il a souvent été en concurrence, notamment médiatique, avec Robert Broussard, le chef de la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention). Mais parfois, sur le terrain, la concurrence se transformait en collaboration. En 1979, en pleine traque de Mesrine, je monte avec une
À l’instar des nouvelles sanctions annoncées par Washington, l’Union européenne a indiqué hier examiner des « mesures restrictives» pour sanctionner la répression meurtrière des manifestations en Iran, déclenchées par la mort de Mahsa Amini il y a plus de deux semaines. Au moins 92 personnes ont été tuées. Le procureur général de Téhéran Ali Salehi a annoncé hier la libération de 400 détenus, qui se sont engagés « à ne pas répéter leurs actions », a-t-il dit à l’agence de presse Irna. Selon lui, ces prisonniers ont agi « d’après leurs émotions et sont désormais conscients de leurs actions ».
Au contraire, « pour les émeutiers qui ont agi contre la sécurité nationale et ont troublé l’ordre et la sécurité du peuple, il y aura une action en justice décisive et sérieuse, sans clémence », a-t-il promis. Le chanteur Shervin Hajipour, arrêté après que sa chanson en faveur des manifestations est devenue virale, a été libéré sous caution, a annoncé plus tôt un procureur iranien.
Une manifestante de 16 ans tuée
D’après des informations de la BBC en persan et du média Iran wire, les autorités ont enterré lundi le corps d’une manifestante, Nika Shahkarami, 16 ans, qui avait disparu à Téhéran le 20 septembre. Elle a été inhumée secrètement pour éviter que ses funérailles ne donnent lieu à une manifestation dans son village natal de Khoramabad, proche de la frontière irakienne.
Près d’un millier de personnalités du septième art français, dont des stars comme Léa Seydoux, Isabelle Huppert et Dany Boon, des cinéastes renommés ou le patron du Festival de Cannes Thierry Frémaux, ont appelé hier à « soutenir la révolte des femmes en Iran », dans une tribune.
Dans cet appel, intitulé « Femme Vie Liberté » – le mot d’ordre des manifestations en Iran –, les professionnels souhaitent « collectivement exprimer (leur) soutien aux femmes iraniennes qui luttent aujourd’hui pour leur liberté au péril de leur vie, et au peuple iranien qui soutient courageusement leur révolte ».