« L’objectif est de ne pas rester figé »

Gén. du Roc

Le Roc d’Azur et Romain Bardet, voilà donc un tandem qui fonctionne. Une histoire qui roule, entre deux fringants trentenaires qui se ressemblent. Et qui semblent en avoir toujours sous la pédale. Car si le Roc revient cette semaine dans le Var avec l’énergie d’un jeune premier, et surtout avec le plein de nouveautés (lire par ailleurs), que dire de Bardet qui, pour la seconde année consécutive, a donc décidé d’ajouter au menu des 250 kilomètres du Tour de Lombardie dont il prendra le départ samedi, la cinquantaine de bornes (avec 1 400 mètres de dénivelés positifs) du Roc d’Azur ? Que penser de ce choix un peu fou fait par le meilleur grimpeur du Tour de France 2019, qui escaladera donc samedi le célèbre col de Ghisallo (9,4 kilomètres, avec des passages à 14 %), puis le mythique Civiglio (4 kilomètres à 10 %), avant de s’attaquer le lendemain au fameux col du Bougnon ?

« Sans objectif de performance »

Allez savoir. Mais toujours est-il que le coureur de la DSM aura, comme l’an dernier, un premier week-end d’octobre bien rempli. « Si tout va bien, j’arriverai sur le Roc dimanche matin, nous a en effet confiés Bardet en début de semaine. Et je viendrai sur le même schéma que l’an dernier (en enchaînant le Tour de Lombardie, le samedi, puis le Roc d’Azur, le dimanche). Mais je viens sans objectif de performance, prévient le natif de Brioude. L’an dernier, je m’étais fait plaisir (avec une onzième place et un chrono proche du podium), mais là je ne vais pas non plus prendre trop de risques. Dans les descentes, je suis très, très loin du niveau des meilleurs, donc c’est vite compliqué, tempère Bardet. Pour moi, l’idée est vraiment de participer à la grande fête du vélo qu’est le Roc d’Azur, sur un parcours sympa, avec notamment la montée du col du Bougnon. C’est juste le fun après une saison où je suis dans l’aspect performance, là c’est vraiment l’aspect détente. Je viens sur le Roc avec des copains. C’est pour les voir et pour partager un bon moment avec eux. » Voilà qui résume à merveille l’esprit Roc.

Quand on vous dit que ces deux-là se ressemblent…

LAURENT SEGUIN (Photo Philippe Arnassan)

Les meilleurs pilotes mondiaux au départ...

Le vainqueur du Roc 2021, Filippo Colombo défendra son titre dimanche, face au champion du monde 2020, Jordan Sarrou (trois fois titré dans le Var), ou encore face au meilleur pilote français de l’année, Titouan Carod (deuxième au classement de la coupe du monde 2022).

Chavanel, Vuillermoz, Lavillenie et Jacquelin aussi

Au départ du Tri Roc demain, Sylvain Chavanel croisera dans les allées de la Base nature d’autres grands champions. Alexis Vuillermoz (vainqueur à Mûr-de-Bretagne sur le Tour de France 2015), Renaud Lavillenie (champion olympique de saut à la perche en 2012) et le biathlète Émilien Jacquelin (double champion du monde de poursuite) sont attendus dans le Var.

Après trente-sept éditions, est-il encore possible de surprendre ? Oui, car innover, proposer d’autres choses, fait partie de l’ADN du Roc. En 2012, on a lancé un triathlon, en 2016, une course de gravel (à mi-chemin entre le vélo de route et le VTT) et là, nous lançons une course à pied. Un trail qui arrive en plus sur la commune de Roquebrune, qui est aussi un nouveau territoire pour nous. Les trailers vont aller faire le tour du rocher et c’est une belle nouveauté.

Le Roc ira aussi, pour la première fois de son histoire, sur la commune de Saint-Raphaël...

Ça faisait un moment qu’on regardait le massif de l’Estérel. On a la chance d’avoir des participants assez fidèles et le massif des Maures, ils commencent à connaître. On voulait leur faire découvrir l’Estérel qui est un massif plus roulant, moins cassant que celui des Maures. Mais même dans les Maures, nous continuons à essayer de proposer de nouvelles choses.

Les parcours des Roc Marathon et du Roc d’Azur ont ainsi été retravaillés. Notre objectif est de ne pas rester figé.

Quitte à installer le Roc dans les Alpes-Maritimes comme on a pu l’entendre ?

Notre objectif premier est de rester sur la Base nature. Nous sommes en discussions avec les villes concernées pour réussir à prolonger l’aventure.

RECUEILLI PAR L.S