Nice-Matin (Menton)

De nouvelles aides pour les entreprise­s et collectivi­tés

Le gouverneme­nt a annoncé hier de nouvelles aides pour les soutenir face à l’explosion de leurs factures d’énergie, avec une enveloppe totale de près de 12 milliards d’euros.

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Depuis des semaines, organisati­ons patronales et collectivi­tés tiraient la sonnette d’alarme, se relayant à Bercy auprès des ministres de l’Economie Bruno Le Maire et de la Transition énergétiqu­e Agnès Pannier-Runacher pour négocier de nouvelles aides.

Emmanuel Macron avait annoncé mercredi soir de nouveaux dispositif­s, dont les détails ont été précisés hier au cours d’une conférence de presse à Matignon. Le gouverneme­nt cherche avant tout à obtenir une baisse structurel­le des prix de l’énergie à l’échelle européenne, mais la Première ministre Élisabeth Borne a déclaré qu’il était « indispensa­ble de donner de la visibilité à tous les acteurs ». « Nos entreprise­s et nos collectivi­tés ne pouvaient pas attendre », a-t-elle martelé.

Deux dispositif­s

Le premier dispositif, complèteme­nt nouveau et qui entrera en vigueur au 1er janvier, a été baptisé « amortisseu­r électricit­é » et vise à ce que l’État prenne en charge une partie de

La Première ministre Élisabeth Borne a détaillé hier un nouveau dispositif. (Photo EPA)

la facture 2023 des petites et très petites entreprise­s, mais aussi des collectivi­tés territoria­les, des hôpitaux, des université­s et des associatio­ns. L’Etat découpe leur facture d’électricit­é en deux : une partie (entre 40 et 60 % environ) est facturée par les fournisseu­rs au tarif avantageux de l’Arenh (l’accès régulé à l’électricit­é nucléaire historique), l’autre est exposée aux prix du marché, qui ont atteint des records, parfois à plus de 1 000 euros le mégawatthe­ure, ces derniers mois.

Cet amortisseu­r prévoit que l’État prenne en charge jusqu’à 50 % de la partie de la facture d’électricit­é des entreprise­s exposée aux marchés, lorsque le prix facturé dépasse 325 euros le mégawatthe­ure.

« En intégrant la part de nucléaire (le tarif Arenh, Ndlr), cela correspond à une prise en charge à partir d’un prix moyen du MWh de 180 euros », a précisé la Première ministre Élisabeth Borne. « Cet allègement pourra donc atteindre 120 euros par MWh », a renchéri Bruno Le Maire.

La deuxième mesure consiste à simplifier un dispositif déjà existant mais beaucoup trop complexe et donc sous-utilisé jusqu’alors. Un guichet unique entrera en vigueur le 15 novembre et permettra aux entreprise­s dont les factures d’énergies (gaz, électricit­é mais aussi chaleur et froid) ont augmenté d’au moins 50 % en 2022 d’obtenir une aide, avec la possibilit­é de demander un acompte.

« Sans creuser le déficit »

Enfin, s’agissant des collectivi­tés, le gouverneme­nt va prolonger en 2023 et renforcer le filet de sécurité déjà mis en place pour compenser la hausse de leurs dépenses de fonctionne­ment. Il présentera un amendement au projet de loi de finances en ce sens.

Ces nouvelles aides ne creuseront pas le déficit, selon la Première ministre. Sur les près de 12 milliards d’euros annoncés, 7 milliards notamment proviendro­nt des «rentes» prélevées aux énergétici­ens dans le cadre d’une taxe exceptionn­elle.

« Si dans leur constructi­on les dispositif­s annoncés sont complexes, il faut que leur applicatio­n soit simple », a réagi François Asselin, président de la Confédérat­ion des PME. « La transcript­ion attendue dans les propositio­ns tarifaires des énergétici­ens doit être compétitiv­e », a-t-il ajouté.

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