Nice-Matin (Menton)

Valdeblore : l’appartemen­t loué à la maire fait grincer

Carole Cervel a obtenu la location d’un logement communal à 100 euros par mois pour pallier une « situation d’urgence ». Avant de revoir le loyer devant des plaintes de « favoritism­e ».

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a grince du côté de certains habitants de Valdeblore. En cause, l’attributio­n d’un logement communal à la maire pour une bouchée de pain.

En fin d’année, Carole Cervel vit une séparation et quitte le domicile conjugal. Une affaire privée jusqu’ici. Sauf que, le 2 décembre, le conseil municipal de ce village du Mercantour octroie à sa première magistrate un quatrepièc­es communal, situé dans le bâtiment de la mairie, au-dessus de l’école, pour 100 euros par mois, alors que la dernière locataire, en 2022, payait 660 euros mensuels. Avant de revoir, face à la polémique, le loyer à la hausse.

« C’est l’ouverture à n’importe quoi »

Mais des habitants restent en colère et dénoncent du « favoritism­e ». Au moins deux d’entre eux ont tenté des démarches pour contester ces décisions, en écrivant notamment au préfet des Alpes-Maritimes. « Ça m’énerve, dit l’un. Quand on est au conseil municipal, on a des faveurs ? Pourquoi le maire aurait plus de droits qu’un autre ? On leur donne les clés de la commune, ce n’est pas normal qu’il se serve. C’est l’ouverture à n’importe quoi, c’est grave. » « À ce moment-là, le conseil municipal peut construire (Photo D. G.) une villa de 200 m² aux frais de la princesse, enfonce un autre plaignant. Elle s’est logée dans l’appartemen­t et la rumeur a enflé alors ils ont adopté des délibérati­ons. »

« Je suis contre ceux qui profitent du système. Avec tous les jeunes qui ne trouvent pas de logement, si vous dites qu’il y a des appartemen­ts à cent balles sur le territoire, il va y avoir la queue ! », poursuitil.

« On n’enlève aucun logement libre »

Devant les contestati­ons, le conseil municipal a revu le loyer, le 13 janvier, à 425 euros par mois. L’équipe de la maire s’agace et évoque sa « vie privée ». Assurant que tout est « dans les clous ».

« Il n’y a rien d’officieux, se défend Carole Cervel. J’ai quitté mon logement conjugal en décembre, c’était pour pallier une situation d’urgence. Le conseil municipal a décidé de m’attribuer cet appartemen­t, qui ne faisait plus partie du parc immobilier de la commune parce qu’il est trop défraîchi. On n’enlève donc aucun logement libre. »

Celle qui a pris la tête de cette commune de la Tinée en 2020 assure qu’elle n’a rien trouvé d’autre : « On n’a pas pensé à mal. On a décidé ça pour que je puisse vivre normalemen­t et rester opérationn­elle sur la commune. Je suis toujours à la recherche d’un logement mais je ne trouve pas en cette saison. C’est difficile de trouver un logement à l’année. Ma priorité, c’était de rester sur Valdeblore mais je suis en train d’élargir. »

Une durée de six mois ferme

Le montant de 100 euros avait été décidé pour couvrir les charges, poursuit la maire : « Avec la polémique, on a reconsidér­é la situation. On a établi un montant de loyer, estimé par une agence immobilièr­e, qui correspond au prix du marché. Il était de 500 euros, dévalué à 425, à cause de la vétusté. » Elle assure que la délibérati­on du 13 janvier prévoit également une date butoir : un bail précaire, pour une durée de six mois ferme. « Croyez-moi, je compte quitter ce logement parce que ce n’est pas une situation facile tous les jours. »

ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Parking et école : deux gros chantiers à Èze

(Photo DR) cinq hectares de la réserve naturelle de la plaine des Maures. Le 27 février 2019, des agents de la réserve qui effectuaie­nt un contrôle après avoir constaté des fumées émanant du domaine viticole Clos de Maurin, appartenan­t au Château de Berne, avaient découvert une tortue morte et une autre en piteux état (elle sera euthanasié­e), ainsi que le cadavre d’un lézard vert occidental.

Le propriétai­re du Château avait expliqué que cette zone, en jachère, était auparavant une vigne et donc que cette activité agricole préexistan­te à la réserve naturelle l’autorisait à défricher. La cour d’appel n’a pas fait droit à ces arguments, condamnant également le Château à une remise en état. Pour des faits identiques commis la même année, le Château des Launes a été condamné à un préjudice écologique de près de 8 000 euros.

V. W.

 ?? ?? L’appartemen­t communal se situe dans le bâtiment de la mairie, au premier étage, au-dessus de l’école.
L’appartemen­t communal se situe dans le bâtiment de la mairie, au premier étage, au-dessus de l’école.
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Le maire Stéphane Cherki lors de ses voeux.
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