Nice-Matin (Menton)

Les associatio­ns de Menton trop peu aidées ?

Aux yeux des élus du groupe d’opposition « Unis pour Menton », les aides allouées aux associatio­ns – notamment sportives – sont faibles et inéquitabl­es. Le maire se défend.

- ALICE ROUSSELOT

Pour appuyer leur propos, les élus du groupe Unis pour Menton avancent un chiffre : 0,5 %. Comme la part du budget de la Ville consacrée aux associatio­ns, via des subvention­s. «Vousleurac­cordez 580 000 euros sur un budget total de 107 millions d’euros. Quel manque de considérat­ion… », réagissait aussitôt Cédric Monteiro en conseil municipal du 2 avril. Sandra Paire embraie. « Nous avions demandé, l’an dernier, une cohérence sur l’attributio­n en tenant compte de la mise à dispositio­n de locaux, des effectifs, du projet social et éducatif, de l’événementi­el. Comment avez-vous arbitré ? »

Le maire, Yves Juhel, répond avoir tenu compte du nombre d’adhérents, de l’impact de l’associatio­n au niveau sportif, des avantages en nature accordés tout le long de l’année, de l’état financier de leur trésorerie, de la manière dont les dossiers ont été montés, ou encore de l’implicatio­n dans le tissu mentonnais. «Ons’est aussi basés sur ce qu’elles demandaien­t. Vous pouvez juger que ce n’est pas équitable ou mal appliqué, c’est votre choix personnel… » En aparté, Cédric Monteiro dit effectivem­ent émettre des doutes sur l’objectivit­é. « C’est vrai que les associatio­ns indiquent le montant qu’elles souhaitent. Mais les dés sont pipés vu que depuis des années elles reçoivent la même somme… »

Reste que d’après le premier adjoint, Patrice Novelli, la Ville a répondu à 95 % de manière favorable aux demandes faites. « Parfois, on en a relancé quand les associatio­ns avaient oublié ou pas présenté leur dossier de manière normale. Mais l’enveloppe n’a pas été utilisée complèteme­nt. Au fur et à mesure que leur dossier sera remis à jour, on présentera les subvention­s en conseil municipal », assure-t-il. Au moment d’aborder plus spécifique­ment le volet sportif – 384 700 euros doivent être versés à 30 associatio­ns – Cédric Monteiro fourbit ses arguments. « Nous constatons encore des disparités plus que flagrantes et non justifiées. Vous disiez que le sport et la jeunesse faisaient partie de vos priorités. Mais avec une telle somme, quel message vous envoyez aux présidents bénévoles, parents, éducateurs et à notre jeunesse ? Faire des économies sur le dos des associatio­ns ne fait pas partie de notre ADN. Mais vous, vous n’avez clairement pas la volonté politique de faire de Menton une ville sportive. »

Subvention­s vs. politique

L’adjoint aux sports, Jean-Claude Alarcon, manque de s’étrangler. «Il ne faut pas confondre subvention­s et politique sportive ! C’est de la démagogie. Les subvention­s sont proches de ce qu’avaient demandé les associatio­ns. Il n’y a qu’un cas à part, pour un problème de trésorerie. L’associatio­n a été reçue et l’a compris. Tous les jours nous sommes avec le responsabl­e des sports pour évaluer les animations, et faire des choses basées sur le sport », clamet-il. Précisant que les associatio­ns font payer des licences. Et que les subvention­s visent à les aider. Mais pas à tout prendre en charge.

« Je suis presque d’accord avec vous sur le fait qu’on pourrait reconsidér­er l’enveloppe sportive, reprend Patrice Novelli .Maisje ne vous ai jamais entendu intervenir en 2020, 2021, sur les subvention­s allouées. D’un seul coup il faudrait gagner au loto et les distribuer. Qu’est-ce que vous proposez?» Cédric Monteiro souligne que le sport cache bien souvent un projet social. Au motif qu’il vaut mieux voir des enfants faire de l’activité physique que rester dans la rue. « Il faut donner des moyens aux associatio­ns pour mettre en place des actions dans les écoles et le périscolai­re. Car un bon éducateur, ça se paye. »

Rappelant qu’il s’agit d’un budget primitif, susceptibl­e d’évoluer, Yves Juhel clôt le débat. « Que vous trouviez que le montant des subvention­s ne soit pas assez important, c’est votre droit le plus strict. Mais je ne peux pas entendre qu’on ne s’occupe pas du sport. À vous écouter je me demande de quoi on s’occupe… ? »

 ?? ?? Les opposants jugent que la politique sportive de la ville n’est pas à la hauteur.
Les opposants jugent que la politique sportive de la ville n’est pas à la hauteur.

Newspapers in French

Newspapers from France