Pier Paolo Pasolini révélé à la Villa Sauber
Le Nouveau Musée National de Monaco plonge dans l’univers de l’iconique créateur et poète italien en racontant en images comment la peinture classique a influencé son cinéma.
Dans le passeport j’inscris seulement écrivain ». Ainsi se qualifiait Pier Paolo Pasolini. Cinéaste, poète, romancier, l’Italien aura été tout à la fois jusqu’à son sordide assassinat en 1975. Près d’un demisiècle après sa mort, son oeuvre singulière est toujours là, lui conférant une place particulière, iconique, dans l’histoire culturelle européenne. « Pasolini continue d’être une source d’inspiration. L’héritage pasolinien est toujours bien vivant », écrit la princesse de Hanovre en ouverture du catalogue accompagnant l’exposition qui est consacrée à Pier Paolo Pasolini jusqu’à la fin du mois de septembre en Principauté.
Aux prémices de l’imagerie pasolinienne
Forcément, on pense cinéma quand on pense à Pasolini et à sa série de films déroutants, dérangeants, poétiques ou sulfureux. Des longs-métrages réalisés et sortis entre 1961 et 1975, qui ont contribué à créer et développer l’iconographie du créateur et l’imagerie pasolinienne qui influence toujours de nombreux artistes, dans des genres divers.
Le parti pris des équipes du Nouveau Musée National de Monaco est de passer derrière la pellicule pour laisser apparaître la toile. Et aborder, de salles en salles à la Villa Sauber, l’influence de la peinture classique et contemporaine sur le cinéma de Pasolini.
Dans une scénographie bien pensée d’écrans discrets pour passer d’un support à l’autre, la visite s’ouvre en mettant en avant la référence dans le jeu et la mise en scène des acteurs, de la peinture du XVIIe siècle, notamment celle du Caravage. «Ce n’est pas étonnant que Caravage ait plu à Pasolini. C’est le grand peintre de la vie romaine, le premier peintre qui introduit le profane dans la peinture sacrée, qui a la volonté de créer des esthétiques nouvelles. C’était assez naturel que Pasolini se place sous son égide lors de ses premiers films dans les années 60 », souligne Guillaume de Sardes, commissaire de l’exposition. « Nous voulions montrer comment il s’est inspiré de la peinture classique et de celle de son temps. Ce ne sont, d’ailleurs, pas des élucubrations de commissaire d’exposition. Il existe beaucoup d’entretiens où Pasolini reconnaît sa dette. Et des photos prises sur les plateaux de tournage, où des livres d’art l’accompagnent. »
« Une figure ambivalente »
Le parcours de l’exposition en atteste. Pour L’Évangile selon saint Matthieu, c’est vers les toiles de Piero della Francesca qu’il va puiser les silhouettes qu’il donne à ses acteurs. Les images se superposent pour assurer la filiation. Pareil pour un portrait de saint Sébastien signé Pontormo, dont on retrouve les traits dans La Ricotta.
Dans Théorème, «unfilmderupture où l’esthétique devient fondamentalement la sienne », rappelle Guillaume de Sardes, c’est à un personnage de Francis Bacon que semble faire écho le héros grimaçant et hurlant dans la dernière scène du film.
Puis dans Salò ou les 120 Journées de Sodome, ultime long-métrage de Pasolini, le plus controversé, le plus conceptuel et le plus cité, les spectateurs découvrent notamment une fresque peinte à la manière de Fernand Léger sur les murs de la villa de tous les sévices.
Outre le décryptage des influences qui guide la philosophie du parcours, l’exposition est aussi comme une séance de rattrapage – si nécessaire – sur l’oeuvre du cinéaste. Capable autant de raconter la vie de Jésus que de faire tourner Maria Callas en Médée. Ou d’adapter l’oeuvre du marquis de Sade avec des adolescents torturés à l’écran. Un scénario qui ferait aujourd’hui bondir les critiques et l’opinion publique.
À son époque pourtant, les films de Pasolini étaient célébrés et attiraient le grand public. Le Decameron, en 1971, et ses 11 millions d’entrées, sont toujours un record en Italie. Esthète populaire et joueur, Pier Paolo Pasolini semble être tout à la fois. « Les vrais artistes sont des êtres divisés, ce ne sont pas des gens que l’on peut classer facilement », admet Guillaume de Sardes. « Marxiste, homosexuel, dénonçant la corruption mais très respectueux de la religion chrétienne et peu progressiste sur la question de l’avortement, par exemple, il était une figure ambivalente, c’est ce qui fait la complexité du personnage. »
Un personnage dont l’héritage infuse toujours dans la création actuelle. Son nom étant l’adjectif d’un style, d’un courant, d’une filiation. Comme le montre la seconde partie de l’exposition réunissant des propositions d’artistes contemporains célébrant l’homme et l’icône dans divers médiums. Des créations d’Ernest Pignon-Ernest, des évocations de cinéastes comme Abel Ferrara ou John Waters et quelques portraits profonds où Pasolini reprend vie par les atours qui évoquent son oeuvre. Une oeuvre à (re) découvrir, le NMNM accompagnant son projet d’une série de projections de films jusqu’en juillet. Première le 20 avril au cinéma de Beaulieu, avec la séance de L’Évangile selon saint Matthieu.
C’est une étrange trajectoire qu’a prise le vol Air France 6216, qui part habituellement d’Orly à 14h34 pour atterrir à Nice Côte d’Azur aux alentours de 15h53, chaque jour (sauf le dimanche). Hier, l’Airbus A320 est bien parti à 14h34 comme prévu, mais arrivé au niveau de Valence, dans la Drôme, soit après plus de la moitié du chemin, il a fait demi-tour. La courbe est très claire sur le site FlightAware, qui suit tous les vols en direct. L’avion repart à Paris, où il atterrira à 16 h 09. Selon un passager à bord, les pilotes ont d’abord annoncé un problème technique, avec l’impossibilité de se poser ailleurs qu’à Paris. La raison? L’absence de mécaniciens nécessaires pour une intervention à Lyon, Marseille... ou Nice.
Absence de mécaniciens ailleurs qu’à Orly
Il était toutefois possible d’atterrir – sans savoir si l’avion pourrait redécoller –, ce qui a agacé certains passagers, pressés de rentrer chez eux ou d’arriver à Nice. Une fois au sol, des mécaniciens sont intervenus sur l’appareil, alors que les passagers étaient encore à bord.
Toutefois, après une demi-heure d’interventions visiblement infructueuses, l’avion a dû se garer définitivement pour laisser descendre ses passagers, qui ont été dirigés vers des vols ultérieurs. « Les gens auraient préféré qu’Air France fasse venir des mécaniciens à Nice. Mais ils nous ont dit que c’était la procédure de repartir à Paris », explique l’un des passagers.
« Quand nous n’avons pas pu repartir, chacun est allé au comptoir Air France. Comme je suis habitué à cette navette et ses aléas, j’ai réservé un autre vol très rapidement au téléphone. Mais je ne sais pas si c’est le cas de tout le monde ce soir (hier, Ndlr) », précise-t-il.