Nice-Matin (Menton)

Vanessa Demouy « JE SUIS UNE ACTRICE POPULAIRE »

Culte dans « Classe mannequin » au début des années 90, l’actrice s’est imposée dans deux quotidienn­es marquantes de TF1 avec le même personnage de Rose Latour, « Demain nous appartient » puis « Ici tout commence ».

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

L’imaginaire est capricieux. Entre 1993 et 1994, M6 diffuse une série, « Classe Mannequin », dans laquelle des jeunes acteurs méconnus campent de jeunes apprentis mannequins. On y retrouve le jeune Laurent Lafitte, Thomas Jouannet mais surtout Vanessa Demouy. Cette médiatisat­ion soudaine et impression­nante va marquer le début de carrière de l’actrice qui, trente ans plus tard, tourne toujours et notamment dans deux quotidienn­es phares de TF1 : « Demain nous appartient » et « Ici tout commence », la seconde étant dérivée de la première. En marge de Canneserie­s, où une partie du casting des deux quotidienn­es était présente, nous avons rencontré Vanessa Demouy qui venait juste de fêter son 51e anniversai­re sur le pink carpet cannois.

Quel regard portez-vous sur l’accueil du public quand vous participez à un festival comme Canneserie­s ? C’est difficile de répondre à cette question car j’ai la chance d’avoir démarré très jeune dans ce métier, il y a très longtemps et d’avoir toujours reçu un accueil du public extraordin­aire. Cela me dérangeait plus jeune, je ne savais pas où me mettre. J’ai cette chance, je suis une actrice populaire, j’ai toujours connu ça.

Dans une interview à Gala, vous confessez avoir « détesté avoir  ans »...

J’adore avoir  ans, c’est comme si d’un seul coup, tout s’ancrait, tout prenait sens, je suis en adéquation avec mon âge. À  ans, tout était douloureux, je ne kiffais rien. C’est un âge où on est mal, on ne sait pas qui on est, ce que l’on veut devenir. J’étais mal dans ma vie, dans mon corps. À ça, s’est greffée une surmédiati­sation à laquelle on n’est jamais prêt. J’ai eu une vingtaine violente…

Avec les réseaux sociaux, la surmédiati­sation peut être encore plus violente, comment le gérez-vous aujourd’hui ?

J’ai l’expérience, de la bouteille. Du coup, j’arrive à gérer, à prendre de la distance. Je peux m’ancrer dans l’instant présent. Cela fait du bien de vieillir (rires). C’est plus facile de vieillir que de grandir.

Pourquoi avoir accepté le rôle de Rose Latour dans « Demain nous appartient » ? Quand la productric­e m’a contactée, nous nous sommes rencontrée­s et elle me parlait de Rose Latour, un cadeau pour une comédienne, avec des couches, des sous-couches. J’ai foncé tête baissée. Rose et moi avons une empathie commune, elle voit le verre à moitié plein alors que j’ai tendance à le voir à moitié vide mais je me soigne.

Comme « Classe mannequin », c’est une série de troupe, qu’estce que ça change ?

J’ai fait beaucoup de théâtre et la troupe rassure. C’est une famille, parfois des repas se passent moins bien mais une semaine après, on s’aime encore. C’est la vie.

« Ici tout commence » est une série dérivée de « Demain nous appartient », avez-vous eu la sensation de repartir sur un autre projet ?

Oui, mais avec l’avantage de connaître mon personnage. Je ne devais pas construire mon rôle, je devais le faire mûrir, grandir. J’étais très impression­née par le casting de « Ici tout commence », je voulais être à la hauteur. Le premier soir, je me suis retrouvée à côté d’Elsa. On ne se connaissai­t pas et on a eu notre premier fou rire au bout de six minutes, je savais que ça allait être bien. Tous les gens qui viennent sur le tournage trouvent qu’il y a une âme. On tourne en décors réels, avec cette lumière, et il y a des vibrations positives en permanence. La production a mis les moyens sur la série et ça se voit à l’écran. Ce que l’on fait, c’est du téléfilm sur un format quotidien. C’est un pari réussi.

Vous rêviez de quoi, petite ? D’être danseuse, mais la danse n’a pas voulu de moi. J’ai très tôt voulu être comédienne sans savoir que c’était un métier. Cela a été conditionn­é par une phrase de mon professeur de CP, où j’étais indiscipli­née en classe car je m’ennuyais, et ce maître, M. Faure (sans aucun lien de parenté avec votre serviteur Ndlr), convoque ma maman et lui dit : “ne vous inquiétez pas, même si elle ne fait pas de grandes études, avec le cinéma qu’elle fait en classe, elle sera comédienne”. Je m’imaginais en Sissi. J’avais besoin d’une scène. Et comme mes parents avaient une agence de mannequina­t, je me suis lancée sur cette scène. Dans le mannequina­t, j’ai fait des publicités. Sans texte d’abord, puis avec textes, et petit à petit je me suis retrouvée dans des castings. J’ai mis longtemps à me dire que j’étais comédienne. C’est le théâtre, à partir de , qui permet d’opérer la bascule.

« J’adore avoir 50 ans, c’est comme si d’un seul coup, tout s’ancrait, tout prenait sens, je suis en adéquation avec mon âge. »

> « Ici tout commence », du lundi au vendredi à 18 h 30, sur TF1.

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Vanessa Demouy. (Photo Sébastien Botella)

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