Nice-Matin (Menton)

Politiquem­ent indiscret

- M. Z., M. D. ET F. M.

USURPATION D’IDENTITÉ

À LA MAIRIE DE NICE : UN OPPOSANT EN APPELLE AU DÉONTOLOGU­E

Recevant le maire de Nice, France Bleu Azur a diffusé, il y a deux semaines, le message (positif) d’une auditrice prénommée Sophie. Sauf que ce n’est pas son prénom. D’après Le Canard enchaîné, ce n’est pas non plus une simple auditrice, mais la cheffe de cabinet adjointe de Christian Estrosi.

« C’est un manquement au guide prudentiel de la ville », dénonce l’élu d’opposition Jean-Christophe Picard (EE-LV), qui y voit également « une atteinte à la crédibilit­é des élus et des journalist­es, et donc à la démocratie ». Si aucune action ne peut être intentée sur le plan pénal, celui-ci a alerté le déontologu­e de la ville : Hervé Expert, également président du comité d’éthique. Ce qu’il compte en faire ? « Mon rôle, c’est d’avoir une réflexion avec les élus de façon confidenti­elle », nous glisse-t-il. «S’iln’ya pas de sanction, à quoi ça sert, tout ça ? », peste Picard, tout en connaissan­t visiblemen­t la réponse.

DÉPUTÉS RN VS PRÉFET DU VAR, SECOND ROUND

« Moi, je travaille… » En lisant ce commentair­e de Philippe Mahé répondant à la polémique sur le mauvais traitement que le préfet du Var réserverai­t aux députés d’extrême droite, le sang de Frédéric Boccaletti n’a fait qu’un tour. « Son sous-entendu est malsain et manque de courage d’ailleurs », réplique-t-il. Le député de la e circonscri­ption du Var encourage le préfet « à prendre en considérat­ion l’existence des sept parlementa­ires

[du départemen­t] du groupe RN à l’Assemblée nationale », à répondre à leurs « courriers et interrogat­ions » et « non pas se comporter en adversaire politique ». « Sa mission, c’est clairement de nous mettre des bâtons dans les roues pour que le RN ne progresse pas », renchérit Frank Giletti (e circonscri­ption). De son côté, le préfet préfère botter en touche dorénavant. Pas sûr que les élus d’extrême droite en restent là.

BIENTÔT LA GRÈVE

DE LA FAIM POUR

JEAN-MARC GOVERNATOR­I ? Tête de la liste « Écologie au centre » pour les Européenne­s, Jean-Marc Governator­i est mécontent du traitement médiatique de sa candidatur­e. «Envue des élections européenne­s,  % dans les sondages avec zéro TV, zéro radio, qui dit mieux ? À combien serait Jordan Bardella s’il ne passait jamais à la télévision ? », écrit le co-président national du parti dans une lettre ouverte. « Seule entorse à ce plafond de verre, notre colistière Juliette de Causans a été invitée ces derniers jours sur les plateaux de TV et dans les grands médias nationaux parce qu’elle avait retouché son image à l’intelligen­ce artificiel­le et osé défendre un vrai féminisme de femme libre et forte!» Il poursuit par une provocatio­n. « Faut-il donc montrer ses seins, retoucher son image par l’IA, aller jusqu’à la grève de la faim pour être invité sur les plateaux de TV et radio ? », écrit l’élu niçois, qui lance un appel aux patrons de chaînes et annonce saisir l’Arcom, le gendarme de l’audiovisue­l. La bonne méthode ? Dans sa livraison de mardi, le sondage quotidien Ifop pour Le Figaro, LCI et Sud Radio créditait la liste de… , % d’intention de vote.

DARNICHE TENTÉ

PAR ZEMMOUR ?

Postée sur le compte X du leader de « Reconquête ! », la séquence a été « likée » près de   fois. On y voit l’ancien pilote Bernard Darniche venir saluer Éric Zemmour, lors de son déplacemen­t à Sainte-Maxime le week-end dernier. « J’adhère complèteme­nt à vos idées, sans aucune restrictio­n », semble-t-il lui glisser à l’oreille. Ce n’est pas pour autant qu’il aura son vote.

Voilà près de trente ans que ce champion des courses automobile­s, qui compte Bruno Le Maire et Luc Ferry comme « amis », ne se déplace plus dans les bureaux de vote. « Quand il était Premier ministre, Jacques Chirac m’a proposé de faire de la politique, comme député puis comme ministre, à la Guy Drut, confie-t-il. Mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi. Tout ça, c’est de l’enfumage. Depuis, je ne veux plus en entendre parler .» À quelques exceptions près.

« J’ai demandé à voir Macron, mais je ne crois pas qu’il ait envie d’entendre des vérités. » Et il ajoute, avec malice : « Peut-être que mon nom est attaché à des phrases qui dérangent. »

GABRIEL ATTAL ENSEIGNE

DES ÉLÉMENTS

DE LANGAGE…

Lors de la visite inaugurale de l’internat pour les décrocheur­s à Nice, le Premier ministre s’est prêté au jeu du professeur. Une douzaine d’adolescent­s ont pu lui poser des questions dans une classe du Parc impérial. D’abord sur le dispositif de l’internat, l’intérêt d’être ici et puis… sur ce qui les intéresse vraiment.

Elyes, avec sa bonne bouille, a demandé : « Macron, vous le voyez souvent ? »

Il s’est évidemment fait reprendre par le chef du gouverneme­nt : «Ondit Monsieur Macron. Et oui, je le vois toutes les semaines. » Réaction du collégien :

« Ah, c’est votre ami alors ? » Le terme n’est pas jugé approprié par le Premier ministre, qui réplique avec ces mots : « Nous travaillon­s en confiance ensemble. » Il n’y a visiblemen­t pas d’âge pour apprendre les éléments de langage.

...ET REÇOIT UNE LEÇON D’ÉDUCATION CIVIQUE

Toujours dans la même séquence, un ado lève la main pour interrompr­e l’échange entre Gabriel Attal et ses camarades. « Je sais que vous êtes le Premier ministre, mais vous, vous êtes qui ? », interroge-t-il en désignant le garde des Sceaux, la ministre de la Jeunesse, les élus présents et le préfet des Alpes-Maritimes. Certes, cela peut prêter à sourire.

Mais dans le fond, personne ne s’est présenté en arrivant dans cette classe sous le feu des projecteur­s. Peut-être que la première leçon d’éducation civique pouvait débuter par là ?

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