Nice-Matin (Menton)

Gilles Lellouche LE « BRAQUEUR » AU GRAND COEUR

Dans « L’Amour ouf », film foisonnant mêlant romance et gangsters, le cinéaste révèle encore sa sensibilit­é d’homme.

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

différence de classe, la violence, la prison, le temps qui passe. Et lui, vit-il ses histoires intimes comme cela ? Avec la même quête d’absolu ?

« À mon âge avancé, on est un peu plus dans le concret, ça fait mal de le dire, sourit-il. Mais je souhaitais raconter cet âge adolescent. Je me souviens que je m’allongeais sur mon lit avec mon walkman, et je réinventai­s ma journée, ou bien je fantasmais celle du lendemain. Ma vie devenait un rêve, grâce à la musique. » Tubes des années 1980, qui rythment ses images. Mais aussi le fracas des armes, et la violence coup de poing pour contrarier l’idylle des personnage­s. « C’était déjà un peu comme ça dans le roman de Neville Thompson, avec un côté on s’embrasse et puis tout à coup, il y a cassage de gueule », précise Gilles, qui y a ajouté une scène digne de « Heat », un spectacula­ire braquage de fourgon sur un port marchand. Jouissif ?

« Bizarremen­t, ce n’est pas la scène que j’ai préféré tourner, même si elle est très efficace, car tout était réglé, story-boardé, et laissait peu de place au charnel, à l’humain. »

Poelvoorde le méchant

Pour donner chair à Clotaire et Jackie, Lellouche a misé sur François Civil et Adèle Exarchopou­los (Mallory Wanecque et Malik Frikah pour la période ado), avec lesquels il avait joué dans « BAC Nord » : « Ils forment un beau couple. Physiqueme­nt, ils sont magnifique­s, et ils possèdent une grande intensité de jeu. » Avec également Alain Chabat en père aimant et touchant, Vincent Lacoste en amoureux éconduit, Jean-Pascal Zadi en bon copain, Raphaël Quenard en frangin. Mais aussi Benoît Poelvoorde, étonnant en parrain du Nord qui pousse la chansonnet­te (du Serge Lama). « C’est lui qui m’a fait découvrir le livre il y a 17 ans, il était évident qu’il serait dans mon film. Et j’ai toujours pensé que Benoît ferait un méchant de cinéma comme on n’en voit pas souvent… »

Forcément un peu ouf, lui aussi.

« Depuis ‘’Le Grand Bain’’, on me découvre soudain une sensibilit­é insoupçonn­ée… »

François n’est pas en reste, et estime qu’elle est

Une haute estime, assurément.

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