L’arracheur de montres napolitain trahi par ses tatouages

Il était déjà identifié. Interpellé. Incarcéré. Il lui restait à dire la vérité. C’est désormais chose faite. C. R., Napolitain de 38 ans, vient de reconnaître deux vols de montres de luxe, commis à l’arraché sur la Côte d’Azur en juin dernier. S’il s’est retrouvé acculé face à la police, il peut s’en prendre en grande partie à ses... tatouages. Les deux vols ont été commis coup sur coup, dans des circonstances similaires. Acte 1 le 6 juin, à Juan-les-Pins. Un automobiliste pénètre dans le parking Q-Park chemin des Sables et, au moment de prendre son ticket, se fait agripper le bras. Un individu à pied se saisit de son poignet et arrache sa montre de luxe – une Lange et Sohne à 32 000 €. Puis il déguerpit à l’arrière d’un scooter, un Vespa noir piloté par un complice. Acte 2 le 8 juin, à Roquebrune-Cap-Martin. Un retraité âgé de 85 ans rentre avec ses sacs de courses, rue Jean-Jaurès, quand un individu arrivé à scooter le bouscule et le fait tomber. Légèrement blessé, le malheureux se voit délester de sa Rolex à 40 000 €. Rapidement, la police fait le lien entre les agressions. Une coopération efficace s’engage entre le groupe district du commissariat de Cannes, le groupe vol violences de la sûreté départementale et le centre de coopération policière et douanière (CCPD) de Vintimille. Un élément n’a pas échappé aux enquêteurs : les tatouages distinctifs qu’arbore l’agresseur. Un motif en spirale dans le cou, un drapeau américain sur le bras.

Libéré et... interpellé en flag’

Forts de ces différents éléments, les policiers italiens contrôlent un suspect à Gênes, le 12 juin, à bord d’un train qui roule en direction de Naples. Bonne pioche : l’individu est en possession des deux montres volées à Juan et Roquebrune. Placé en garde à vue pour recel, il est néanmoins remis en liberté. Et c’est à Paris que la police le retrouve en flagrant délit d’arrachage de collier, le 30 juin, là encore à l’entrée d’un parking. Cette fois, plus d’échappatoire possible. Le Napolitain est placé en détention à Villepinte, en SeineSaint-Denis. C’est là que les enquêteurs azuréens l’ont interrogé, mercredi dernier, pour le confronter aux éléments de preuve recueillis depuis. Face à l’évidence, il a bien du reconnaître les faits. Si les voleurs de montre ont à nouveau sévi sur la Côte cet été, cette saison aura tourné vinaigre pour la plupart d’entre eux. En infligeant notamment dix-huit mois de prison à un voleur en juin à Nice, la justice a remis les pendules à l’heure.