Le Niçois Infinit’ au commissariat : « Ce n’est qu’un morceau de rap »

Il a été entendu une heure durant, mais sans public ni micro. Le rappeur niçois Infinit’ a livré ses explications à la police judiciaire de Nice, hier soir, à propos du polémique Christian E, morceau de rap au ton très cru qui évoque le député-maire de Nice. La division économique et financière avait été saisie à la suite d’une plainte déposée par Christian Estrosi pour injure et atteinte à la dignité (1). « Je trouve ça un peu exagéré, a réagi le rappeur de 27 ans, à son arrivée à la caserne Auvare. Pour moi, ce n’est pas de l’injure. En France, on n’y est pas encore habitués, mais aux États-Unis il y a un tas de morceaux sur Obama! Christian Estrosi, je ne l’attaque pas, je ne le menace pas... Ce n’est qu’un morceau de rap. » Infinit’ a finalement été entendu pour diffamation, sous le régime de l’audition libre. « Nous ne rentrons pas du tout dans le cadre d’une infraction pénale, insiste son avocate, Me Sarah Pariente. Monsieur ne fait que son travail, qui est artistique et rentre dans le cadre de la loi. » S’il est question de drogue, de prostituées et de mafia dans les paroles de Christian E, celles-ci ne visent pas l’intéressé, assure Infinit’ : « Les couplets parlent de moi, pas du maire. C’est ce qu’on appelle de l’ego-trip. » Et si Christian E tenait plus de l’ode admirative qu’à une charge anti-Estrosi ? C’est la défense dégainée par le jeune rappeur : « Ne pas avoir de diplôme et devenir maire, c’est un modèle de réussite. Quand je dis cela, ça veut dire que je voudrais être comme lui... »

1. Lire nos éditions de dimanche dernier.

Le rappeur Infinit’ avec son avocate Me Sarah Pariente, à leur arrivée à la caserne Auvare hier. (Photo Franz Chavaroche)