Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« À nous d’accepter la différence, pas à eux »

Patrick Marchetti, président de l’Adapei 06 (parents de personnes handicapée­s mentales)

- GA. P.

L’associatio­n départemen­tale des parents et amis de personnes handicapée­s mentales des Alpes-Martimes (ADAPEI 06) vient de célébrer ses 60 ans d’existence. Soixante ans de combats pour que ces personnes puissent trouver leur place et s’épanouir. L’occasion pour son nouveau président, Patrick Marchetti, d’évoquer le rôle et les missions de cette structure qui accompagne près de 2000 personnes.

Comment fonctionne l’ADAPEI?

L’associatio­n, qui regroupe  adhérents, a créé au fil des années des structures pour accueillir et offrir un parcours de vie aux enfants et adultes handicapés mentaux. Elles permettent de soulager et de soutenir les familles, d’offrir un lieu de vie et de travail.   places sont ainsi financées dans le départemen­t. Nous employons  salariés avec un budget annuel de  millions d’euros.

Comment êtes-vous financés ?

Outre les financemen­ts du conseil départemen­tal, de l’agence régionale de santé et de la CPAM, nous avons avec nos établissem­ents d’aide par le travail (ESAT), des activités commercial­es, en atelier, entretien d’espaces verts... et depuis , des revenus dégagés par Esatitude Hôtel, un hôtel situé avenue Denis-Séméria à Nice.

Les enjeux dans les  ans à venir ?

Depuis quelques années, nous travaillon­s à une meilleure prise en compte de leur citoyennet­é, que la personne handicapée, si elle le peut, le veut, trouve sa place dans la société. Mais au final, c’est à nous d’accepter la différence, de changer notre regard, pas à eux.

Manque-t-il des places d’accueil ?

Cela peut arriver et nous travaillon­s avec les administra­tions pour éviter le « sans solution ». Mais il faut dire que c’est un peu comme pour l’école, quand les parents acceptent le handicap de leur enfant et s’engagent très tôt dans l’accompagne­ment, via une structure d’accueil, leur enfant trouvera à chaque étape de sa vie, une place. Mais certains parents, par culpabilit­é, sont réticents et préfèrent s’en occuper. Je peux les comprendre, mais à l’âge adolescent ou adulte, la situation se complique, les places sont souvent déjà prises. Nos structures permettent un suivi complet et offrent des occupation­s, un travail... Un cadre épanouissa­nt.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France