Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

SEUL SUR MARS

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DUPUY

De Ridley Scott (G.-B.). Avec Matt Damon, Jessica Chastain et Kristen Wiig. Durée :  h . Genre : aventures spatiales. Notre avis : ★★★

On lui doit (entre autres) : Alien, Blade Runner, Thelma et Louise et Gladiator… Excusez du peu ! De quoi faire preuve d’une certaine assurance (voire d’un peu de suffisance), au moment de présenter son nouveau film. Sir Ridley Scott était à Paris, la semaine dernière, pour parler de Seul sur Mars, nouveau survival spatial, dans lequel Matt Damon joue un astronaute laissé pour mort par ses coéquipier­s sur la planète rouge, qui va devoir trouver le moyen de survivre seul durant des mois, voire des années, à 200 millions de kilomètres de la Terre, en attendant qu’on revienne le chercher…

Vous est-il déjà arrivé, sur un tournage, de vous retrouver, comme le héros du film : dans une situation apparemmen­t sans issue ? Non, jamais. Et tout devient plus facile à mesure qu’on avance en expérience. Au début, la montagne paraît toujours infranchis­sable. L’important, c’est de réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour y arriver, plutôt que de paniquer en se demandant comment on va s’en sortir. Comme Matt dans le film, il faut prendre les problèmes les uns après les autres et tâcher de les résoudre. Et puis, c’est une question de point de vue. Cela peut paraître impossible de battre Nadal au tennis. Sauf si vous vous appelez Federer !

Le problème principal dans ce film-là, n’était-il pas que le héros soit seul, justement ? Si, bien sûr. Cela obligeait à avoir recours à des monologues en voix off. Un procédé qui peut devenir rapidement ennuyeux. On l’a contourné grâce aux caméras vidéo, avec lesquelles le héros enregistre tout. Ainsi, il a des interlocut­eurs auxquels parler. Elles deviennent de vrais compagnons et l’empêchent de devenir dingue dans les moments de grande solitude.

L’autre grande difficulté était-elle de coller à la réalité scientifiq­ue ? Le scénario était tellement bien écrit que cela n’a pas posé de réel problème. Sauf, peut-être, pour la scène dans laquelle il fallait expliquer comment utiliser la force orbitale pour renvoyer l’équipage de la navette plus vite sur Mars. Tel que c’était écrit, c’était terribleme­nt ennuyeux. Je m’étais dit que je verrais ça sur le plateau au moment du tournage. On a finalement utilisé le personnage du petit génie des mathématiq­ues pour expliquer sa théorie aux autres en se servant d’eux comme repères pour l’illustrer : un pour la Terre, l’autre pour Mars, le troisième pour le vaisseau spatial… D’un coup, on n’avait plus de formules mathématiq­ues à utiliser, mais des acteurs à faire jouer. Visuelleme­nt, c’était nettement plus intéressan­t.

Comment avez-vous dirigé Matt Damon pour qu’il ne se sente pas trop « Seul » ? Je ne sais pas comment travaillen­t les autres réalisateu­rs, mais, en ce

Moyen qui me concerne, je pense que si le scénario est bon et si le casting a été bien fait, il n’y a pas besoin de faire grand-chose d’autre que de parler avec ses acteurs et de s’ajuster à leurs besoins. Avant, je faisais des répétition­s, mais je n’en fais plus jamais. Cela tue la spontanéit­é. Ma théorie est qu’il ne faut jamais dire aux acteurs où ils doivent aller émotionnel­lement : ça les fout en rogne ! L’idée, avec Matt, c’était d’aller au plus simple, droit au but, et de lui laisser gérer tout ce qui était du domaine de l’émotionnel… Vous savez, on apprend avec l’expérience. Il y a trente ans je faisais cinquante prises pour la même scène. Aujourd’hui, j’en fais deux et c’est bon.

Comment expliquez-vous l’engouement nouveau du public pour les aventures spatiales ? Avec ce genre de films, on touche à l’humain. Ce sont des leçons de vie. L’histoire de Seul sur Mars montre qu’on peut résoudre beaucoup de choses en restant positif et optimiste. Quand j’ai fini le livre d’Andy Weir, je me sentais bien, plein de force et d’espoir en l’avenir. Je voulais que cet esprit ressorte de mon film. L’histoire Allemagne, 8 novembre 1939. Hitler prononce un discours dans une brasserie de Munich. Une bombe explose, mais trop tard : il vient de partir. Parmi les suspects, un jeune ouvrier est arrêté…

Notre avis Scénario authentiqu­e, histoire incroyable : un modeste menuisier anonyme, mais intelligen­t, habile et déterminé a, tout seul, mis en place un attentat qui aurait pu changer l’histoire. Malgré quelques longueurs inutiles, le récit éclaire avec succès un épisode historique et son auteur, personnage pour le moins énigmatiqu­e.

Excellent

Chef-d’oeuvre

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(Photos production)
 ??  ?? D’Oliver Hirschbieg­el (Allemagne). Avec Christian Friedel, Katharina Schütter et Burghart Klaussner. Durée :  h . Genre : drame de la Résistance. Notre avis : ★★★
D’Oliver Hirschbieg­el (Allemagne). Avec Christian Friedel, Katharina Schütter et Burghart Klaussner. Durée :  h . Genre : drame de la Résistance. Notre avis : ★★★
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