Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le Gym,  ans après

Il faut remonter à 2002/03, la saison du retour dans l’élite, pour voir l’OGCN de Rohr, Cobos, Everson ou Meslin réaliser un aussi bon début de championna­t. Un autre équipe, une autre époque

- ANTOINE DELGOULET

Dix-sept points après neuf matchs de championna­t cette saison. L’OGC Nice n’avait plus fait aussi bien depuis la remontée en Ligue 1 en 2002/03. Il y a treize ans, le Gym version Gernot Rohr avait surfé sur une énorme vague d’enthousias­me pour réaliser une entame canon et compter, à pareil stade de la saison, le même nombre de points que la bande à HBA. « Oui mais on n’avait pas marqué autant de buts !» , rectifie

(1) d’emblée José Cobos, capitaine emblématiq­ue des Aiglons à l’époque, avant d’ajouter, amusé : « Dans notre équipe, il y avait des gladiateur­s. Dans celle d’aujourd’hui, il y a des joueurs de foot ! » « On n’avait pas une équipe pour faire le jeu, poursuit Cobos. Mais on prenait aussi beaucoup de plaisir à défendre et à gagner. » Du plaisir, José en prend aussi aujourd’hui à l’Allianz Riviera ou devant la télé les soirs de match du Gym. « On voit des choses incroyable­s avec tous ces jeunes prometteur­s. Toute l’Europe parle du jeu des Aiglons et cela renvoie une belle image de Nice. Même quand je jouais avec le grand PSG au milieu des années 90, on ne gagnait jamais aussi facilement à l’extérieur. Et on ne peut pas dire que Saint-Etienne et Rennes qui en ont pris quatre à la maison sont des petites équipes ! » Gernot Rohr était à l’aéroport Charles-de-Gaulle, en partance pour Ouagadougo­u quand on l’a joint au téléphone hier. L’actuel sélectionn­eur du Burkina-Faso est toujours un observateu­r très averti de la Ligue 1 et plus particuliè­rement de deux de ses anciens clubs : Bordeaux et Nice.

Gernot Rohr : « Nice peut finir dans les quatre premiers »

« J’avais vu le Gym en début de saison et j’étais un peu inquiet, avoue-t-il. Le stade était vide, l’ambiance autour du club terne, des joueurs importants étaient partis. Mais après cette série extraordin­aire, je dois dire que cette équipe est formidable. Difficile de ne pas aimer ce jeu, ce mouvement, cette cohésion, cette complément­arité entre la jeunesse et l’expérience. Ça fait du bien au football. » Pas facile pour l’ancien coach niçois de faire un parallèle avec sa formation de 2002 : « Le seul point commun, c’est l’enthousias­me. Nous, avec les Everson, Pamarot, Abardonado ou Cobos, on était des guerriers. On n’avait pas de Ben Arfa, pas de numéro 10, pas les mêmes joueurs, donc pas le même système. On avait une organisati­on novatrice en 3-5-2 avec trois défenseurs centraux et basée sur le contre. » « Dans un tout autre style, Kaba Diawara, c’était un peu notre Ben Arfa, remarque le Brésilien Everson. L’équipe faisait le boulot derrière et lui flambait devant. » « On avait aussi été porté par une vraie communion avec le public, appuie Rohr. Les gens s’étaient identifiés à ce groupe qui avait lâché ses primes de montée pour ne pas mourir. » « On n’avait pas du tout le même jeu que l’équipe actuelle mais on avait la même cohésion et la même confiance, se rappelle ‘’Poussin’’ Meslin. La confiance est une force terrible. Quand on voit Bodmer ou Le Marchand relancer proprement sous la pression, cela prouve qu’ils sont sûrs de leurs qualités. Mais ce qui me frappe le plus dans cette équipe, c’est sa maîtrise du jeu et sa capacité à marquer à tout moment. Elle peut aller beaucoup plus loin que nous. » L’OGCN avait en effet connu un coup de moins bien en deuxième partie de saison 2002/03 avant de terminer au 10e rang. « On savait qu’on aurait du mal à tenir le rythme avec un effectif restreint. Alors qu’aujourd’hui, le Gym a le potentiel pour durer. Surtout si ses cadres, comme Ben Arfa, sont épargnés par les blessures », explique ‘’Poussin’’. « Le physique et la tactique ont leurs limites, poursuit Rohr. A l’époque, notre système nous a pompé beaucoup d’énergie. Mais le Nice actuel se base sur la technique, la créativité et la jeunesse. La qualité de jeu garantit la longévité dans les performanc­es. Je vois bien le Gym terminer dans les quatre premiers. » 1. En 2002/03, Nice avait marqué 14 buts et en avait encaissé 5 après 9 matchs contre 24 et 12 aujourd’hui.

 ?? (Photos P.L. et S.B.) ?? Le Gym de Bigné, Cobos et Diawara avait enflammé le Ray par ses qualités athlétique­s et sa solidité. Celui de Ben Arfa, Germain et Pied ravit les supporters par sa justesse technique et son potentiel offensif.
(Photos P.L. et S.B.) Le Gym de Bigné, Cobos et Diawara avait enflammé le Ray par ses qualités athlétique­s et sa solidité. Celui de Ben Arfa, Germain et Pied ravit les supporters par sa justesse technique et son potentiel offensif.

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