Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Jean-Michel Aphatie :
Désormais aux commandes d’Europe 1 midi, de 12 h à 14 h, le journaliste ne manie pas la langue de bois. Biraben et Plenel en ont déjà fait les frais
Avec sa verve, son francparler et sa proximité avec le public, Jean-Michel Aphatie incarne désormais, au côté de Maxime Switek, Europe 1 midi après de longues années à RTL. Deux heures d’actualité, ponctuées de dialogue avec les auditeurs, et de débats sans tabou. Mais aussi d’humeur et de découvertes, en compagnie des journalistes et chroniqueurs culture d’Europe 1, parmi lesquels notre ancienne collaboratrice Eva Roque [voir encadré]. Sans oublier, de 12 h 50 à 13 h, Le Meilleur de Nicolas Canteloup ,et la causticité de Matthieu Noël à 13h30, les lundi, mardi et vendredi.
Un mois après votre arrivée, quel est votre ressenti ? Formidable, j’adore ça ! Je fais mon « marché » chaque jour dès h via ma revue de presse, puis on démarre à h des réunions pour sélectionner les sujets. Nous écrivons de h à midi le journal à quatre mains avec Maxime Switek, avant de prendre l’antenne, de midi à h. Cette séquence réclame donc pas mal de temps et d’énergie, mais je me régale. Et j’ai vécu une expérience journalistique et humaine aussi forte qu’inédite pour moi, lorsque nous avons assuré un plateau à Mandelieu au moment des inondations.
Quels sont les premiers retours que vous avez eus ? Ça peut toujours être biaisé, mais que ce soit dans le cercle professionnel ou les gens de la rue, j’ai dans l’ensemble de bons retours.
Vous suscitez rarement des réactions tièdes en tout cas, est-ce le but recherché ? Pas du tout, j’essaie seulement depuis toujours d’être sincère. L’actualité chez moi suscite des émotions, des réactions que je m’autorise à partager avec d’autres lorsque j’estime que c’est opportun. J’ai toujours eu envie de dire les choses autrement que sous le simple angle factuel. C’est ça mon objectif à Europe midi. D’être non pas dans une objectivité qui n’existe pas, mais dans une subjectivité maîtrisée.
Pourquoi ce tacle à Maïtena Biraben ? Ce n’était pas un tacle, mais je trouvais, en regardant Le Grand Journal, que le plateau était un peu vide. A part elle, qui a certes du potentiel, il n’y a pas grand monde pour l’épauler dans son travail. Quant à son affirmation récente selon laquelle un parti détient la vérité en toute chose, c’est tout simplement un franchissement de ligne, de la part d’une journaliste!
Tout comme vous avez estimé qu’Edwy Plenel avait outrepassé son rôle en s’érigeant selon vous en auxiliaire de justice ? Oui, au moment où l’affaire Cahuzac piétinait, il a écrit une lettre au procureur de la République pour lui demander d’ouvrir une enquête. Le rôle des journalistes, ce n’est pas d’être des auxiliaires de la police ni de la justice. Et confondre sources et preuves, puisque je lui demandais non pas de nommer ses sources mais de donner des éléments tangibles, c’est grave ! Quel est le rôle des journalistes, à l’heure où beaucoup internautes s’improvisent comme tels ? Et c’est très bien qu’ils exercent leur citoyenneté en utilisant cet outil démocratique qu’est Internet. Mais un journaliste ne se contente pas de réagir et de commenter, il recueille des témoignages en donnant la parole à tout le monde, recoupe des faits, les vérifie, c’est ça, les fondamentaux. Collaboratrice de Nice-Matin de à , Eva Roque, devenue depuis chef des informations à Télé jours, a rejoint en la matinale de Thomas Sotto sur Europe . Et créé avec ce dernier une pastille, Le Kiosque, dans laquelle elle fait de la « prescription télé ». Autrement dit, Eva recommande ou déconseille des programmes diffusés le soirmême. C’est ce principe qu’elle reprend dans la dernière demiheure d’Europe midi, en proposant des programmes différents.