Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Raddad suspendue à l’ADN
« Une grande avancée pour rouvrir le dossier »
Me Sylvie Noachovitch, qui défend Omar Raddad, a obtenu auprès du parquet de Nice que soient ordonnés de nouveaux prélèvements. Avez-vous connaissance du rapport sur les nouvelles traces génétiques retrouvées sur les scellés de l’affaire Raddad ? J’attends que le nouveau procureur de la République de Nice, que je ne connais pas, me l’adresse. Je sais simplement qu’il y a quatre ADN dont deux très exploitables. Reste à les passer au fichier national des empreintes génétiques. Cela peut aller très vite. C’est assurément une grande avancée pour la réouverture de l’enquête.
Et si ces empreintes ne coïncident pas avec certaines contenues dans le fichier ? Il appartiendra au procureur mettre tout en oeuvre pour identifier cet inconnu qui était avec Mme Marchal le jour du meurtre.
Pourquoi êtes-vous si confiante alors que la justice paraît très prudente au sujet de ces nouvelles investigations ? Dès , nous savions qu’il y avait un ADN mélangé au sang de Mme Marchal sur deux portes et un chevron qui n’était pas celui d’Omar Raddad. J’ai alors tout fait pour identifier cette personne. Depuis , date à laquelle je suis devenue le conseil de M. Raddad, Je n’ai jamais lâché. Il me paraissait inconcevable que cette personne se balade dans la nature sans jamais être inquiétée. Je ne pouvais pas imaginer que la justice n’aille pas jusqu’au bout dans cette affaire. Dès précédentes demandes n’avaient pas abouti. En , le Garde des Sceaux avait déjà fait droit à ma demande mais la justice avait estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de matière exploitable. Je leur avais demandé de ressortir les scellés pour des recherches plus approfondies. J’avais reçu une fin de non-recevoir. J’avais été auditionnée par la Commission des Lois avant que les députés ne votent une loi pour faciliter les révisions de condamnations pénales. Dès le juin , à la promulgation de la loi, nous avons fait des demandes d’actes avant la saisine de la Cour de révision. Il y a un an, nous avions déposé une demande au parquet de Grasse qui n’a pas répondu. Je me suis ensuite adressée à Eric Bedos, procureur de la République de Nice en . C’est la juridiction niçoise qui est compétente puisque c’est elle qui détient les scellés de l’affaire. La loi de a aussi permis d’éviter la destruction de ces scellés. Eric Bedos a été très à l’écoute en octobre et a demandé un nouveau relevé d’empreintes sur les portes et le chevron. C’est cette expertise qui est sur le bureau de son successeur.
Comment va Omar Raddad ? Il est très content même s’il est préoccupé en ce moment par sa mère malade au Maroc. Il fonde évidemment beaucoup d’espoirs dans ces nouvelles analyses.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de l’innocence de votre client ? Un ensemble d’éléments. Une enquête que j’estime mal faite, des anomalies comme la destruction de scellés pendant l’instruction. La façon dont le procès a été mené, la personnalité de mon client, quelqu’un de très touchant, qui pourrait se contenter des encouragements amicaux des gens qu’il croise. Mais non, lui aussi veut aller jusqu’au bout et démontrer qu’il est innocent.