Le pointu, un budget abordable ?

On peut parler charpente, technique, moteur sans retenue. En revanche dès qu’on aborde l’enveloppe financière, les langues deviennent moins labiles. Certains avoueront un petit budget de 300 € par an d’entretien « à condition qu’il n’y ait aucun souci imprévu !» Pour l’achat, la fourchette est large, à partir de 5 000 € .La Mouette publie d’ailleurs des annonces. La bonne moyenne tourne entre 10 000 et 20 000 €, mais les tarifs de certains bateaux exceptionnels grimpent bien plus haut. Reste évidemment la fameuse place dans le port. Sans place, toute vente est d’ailleurs impossible.

Place au port : des rabais

Étant donné que les pointus participent à la vie du port, aux différentes fêtes, qu’ils constituent un patrimoine, le gestionnaire, la Chambre de commerce et d’industrie accorde des rabais. « Mais tous les bateaux ont été remesurés et les tarifs réajustés, parfois pour quelques centimètres seulement ! » En insistant, une fourchette remontera tout de même à la surface, entre 700 000 et 1 000 € par an pour un petit pointu. « Mais toutes les places ne sont pas équivalentes, ceux qui sont amarrés sur la première ligne se font beaucoup marcher dessus ! » La taille, l’origine, l’aspect ne sont pas les seuls critères. La localisation sur le plan d’eau définit aussi le petit gotha flottant. C’est d’autant plus sensible que les pointus sortent peu. 15 % seulement de la flottille part régulièrement en mer. Au dernier comptage, le port abritait 90 pointus et 76 d’entre eux étaient membres du club. Il arrive donc que certains bateaux apparaissent abandonnés. C’est le cas de ceux qui s’enfoncent doucement dans l’eau.

Féfé Gasparini, un charpentier qui connaît le port et tous les pointus sur le bout des doigts.