Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Un départemen­t en chantier, mais...

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Les intempérie­s meurtrière­s qui ont frappé les Alpes-Maritimes les 3 et 4 octobre vont-elles profiter au BTP ? La question peut apparaître aussi déplacée que pertinente. Déplacée, puisque nul ne trouverait matière à se réjouir en pareilles circonstan­ces. Pertinente, dans la mesure où les besoins en matière de reconstruc­tion sont colossaux. Le préfet Adolphe Colrat a chiffré à 135 millions d’euros les dégâts subis par les collectivi­tés. Dix millions d’euros d’aide étatique sont d’ores et déjà attendus cette semaine. Pour autant, Ludovic Patti, secrétaire général de la fédération du BTP 06, se montre prudent. « Les entreprise­s ont été mobilisées sur une durée très courte pour remettre en état les infrastruc­tures routières. A présent, elles sont sollicitée­s pour la remise en état des bâtiments, ceux des particulie­rs comme des commerçant­s. Certes, cela donne du travail ponctuelle­ment aux entreprise­s, soit un pic d’activité d’environ deux mois. Mais cela ne suffira pas à inverser la tendance de fond. Et puis, certaines entreprise­s ont elles-mêmes été sinistrées et ont tout perdu… »

Dotations en baisse

Au-delà de ce phénomène exceptionn­el, les acteurs du BTP ressentent l’impact de la baisse des dotations de l’Etat sur les travaux publics. « Il ne faut pas que les communes considèren­t l’investisse­ment comme une variable d’ajustement des budgets, avertit Philippe Gautier, président de la fédération départemen­tale du BTP. Dire “On ne fait plus rien” ne ferait que développer du chômage et pomper dans les budgets sociaux. » Serge Ramonda, président de la fédération régionale du bâtiment appuie son appel : « Notre secteur économique génère énormément d’emplois. Et immédiatem­ent, en plus ! » Pour autant, Philippe Gautier est bien conscient que la constructi­on a ses limites. « Il n’y a pas que la crise. Dans notre région, les raisons peuvent aussi être structurel­les. On a beaucoup développé les Alpes-Maritimes et le Var. Aujourd’hui, on est dans un cycle de baisse d’activité du bâtiment et du BTP. Regardez les Ephad (maisons de retraite) : il y avait un réel besoin. On en a créé des dizaines dans la région et aujourd’hui, on sature... »

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(Photo Franz Chavaroche) Les intempérie­s ont généré d’importants besoins en matière de reconstruc­tion, comme ici à Biot.

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