Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Nouveau Mini Clubman ou la folie des grandeurs
Avec ses nouvelles proportions, le Clubman, break citadin chic au look inimitable, change clairement de segment et vise le très disputé marché des compactes premium
Commercialisé la semaine dernière, le nouveau Clubman fait une entrée très remarquée. Les cotes du break urbain so britsh so chic ont grandement évolué. Ambition du constructeur ? Proposer une alternative fun à l’offre consensuelle des poids lourds du segment des compactes premium et « near premium » ;àsavoir les Audi A3 et VW Golf. Quelle cure intensive d’anabolisants comparée à la toute première génération de 1969 ! Même par rapport à son habile réinterprétation datant de 2007, le modèle s’allonge de 29 cm. C’est aussi 27 cm de plus que la Mini 5 portes et une largeur accrue de 9 cm. Un tour de force possible grâce au partage de la plateforme des BMW X1 et Série 2 Active Tourer. L’esthétique chère à Mini est (presque) préservée. La face avant est identique aux Mini trois et cinq portes : capot bombé, optiques ovales, large calandre chromée. De profil, le toit suspendu demeure mais, praticité oblige, la porte unique côté conducteur comme celles à ouverture antagoniste de l’autre ont ici cédé leur place à quatre portes conventionnelles. Évolution plus nette au niveau de la poupe, avec des feux horizontaux (jusque-là verticaux) très élégants et la reconduction des portes battantes qui participent à l’image du modèle… En dépit de leur ouverture automatique (en option), elles s’avèrent, hélas, vite handicapantes une fois garé en ville !
La Mini nous avait laissé une excellente impression générale. Et Au volant ce, sans distinction de motorisation. Certes, le fameux feeling de karting mis en avant par le constructeur allemand nous avait alors paru quelque peu galvaudé. Mais l’honneur de l’ancêtre anglaise était sauf : un châssis vif, un joujou sympa à placer en courbe grâce à un train avant incisif, un freinage plutôt endurant, mais surtout une direction précise, parfaitement calibrée selon les modes de conduite choisis. Bref, une petite auto avec un vrai caractère, très attachante à l’usage. Premier constat au volant du nouveau Clubman, la plupart de ces qualités sont à nouveau au rendez-vous. Reste que dans sa version la plus musclée, la Cooper S animée par le 2 litres de 192 ch, une question taraude : « Où sont passés tous les canassons ? » Non pas que l’auto soit une limace… Loin de là. Sur les routes du Tarn, elle a démontré de réelles aptitudes dynamiques. Mais sa livrée badgée « John Cooper Works » fort alléchante ne colle pas tout à fait avec le tempérament que l’on est en droit d’attendre. (Th. P. et DR) Avec un zéro à cent validé sans sourciller en à peine plus de 7 secondes, les performances sont pourtant très louables. Trop linéaires en accélération, le moteur ne parvient pas à distiller un parfum de sportivité.