Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le directeur d’enquête : « Cela ne débouchera sur rien »

- JEAN-PAUL FRONZES

« J’en mets ma main au feu. Cela ne débouchera sur rien. »

Aujourd’hui délégué du procureur à Avignon, l’ex-gendarme Georges Cenci fut directeur d’enquête, à partir des constatati­ons initiales et jusqu’à l’achèvement des commission­s rogatoires. « Les dernières traces ADN viennent d’être envoyées au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). Je suis persuadé que leur comparaiso­n avec les empreintes de délinquant­s de ce listing ne donnera aucun résultat », tranche l’ancien patron de la brigade de recherches de Cannes. « La porte et le chevron ont été manipulés par de nombreuses personnes, artisans ayant précédemme­nt travaillé à la villa, enquêteurs et experts. Lors du procès – comme en attestent des photos – des avocats et des journalist­es se sont penchés dessus. S’ils ne les ont pas touchés, ils ont pu envoyer des postillons. »

Sur cette affaire très médiatisée, Georges Cenci a écrit un livre au titre sans équivoque : Omar l’a tuée, vérité et manipulati­ons d’opinions

.Il n’a jamais douté de la culpabilit­é du jardinier marocain. « C’est lui à 100 %. C’est d’ailleurs ce qu’a jugé la cour d’assises des AlpesMarit­imes ».

« C’est peut-être mon ADN »

Un autre gendarme, que nous avons également pu joindre hier soir, est plus nuancé, bien que tout aussi sceptique. « Moi-même, j’ai manipulé cette porte. C’est peut-être mon ADN (sourire) qui va apparaître. J’espère que les dernières traces apporteron­t quelque chose de tangible, mais franchemen­t j’en doute. Celles-ci sont peutêtre antérieure­s au meurtre ou alors sans rapport direct. » « À cette époque », rappelle le retraité « ADN était un mot à peine connu. Il ne faisait pas encore vraiment partie de la panoplie de la police scientifiq­ue. Depuis les techniques ont sérieuseme­nt évolué. »

Comme le major Cenci, l’ancien gendarme de la brigade de recherches de Nice a conclu à la culpabilit­é d’Omar Raddad. « Un faisceau de présomptio­ns le désignait. »

Et qu’en pense-t-il aujourd’hui ? « Ma conviction

n’a pas changé. Mais ce n’est qu’un sentiment. En tant qu’enquêteur, on peut mal apprécier certains éléments, perdre un peu d’objectivit­é...»

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