L’automne maussade du Président

Mais que cache la constante bonhomie de François Hollande ? Rien ne semble ébranler les nerfs du chef de l’Etat. Pourtant, ces temps-ci, tout se ligue contre lui. Il espérait un automne flamboyant et « mouillait la chemise » pour redorer son blason. Depuis le début du mois de septembre, il se démultiplie, monte sur tous les fronts et mène une vaste campagne de communication pour recréer un lien avec les Français. Or, jour après jour, il s’enfonce, en fait, dans un paysage politique de plus en plus maussade. Avec pour conséquence une nouvelle dégringolade dans les baromètres de popularité :  % seulement des Français lui font confiance dans la dernière enquête mensuelle TNS-Sofres /Figaro Magazine. Nul doute que le Président s’interroge sur cette situation. Car il était bel et bien entré en campagne présidentielle, convaincu qu’il allait enfin recueillir quelques fruits de sa politique. Il croyait, surtout, que la croissance lui sourirait. Et, avec elle, l’inversion tant annoncée de la courbe du chômage. Certes, il y a eu une embellie en septembre, mais ces chiffres ne parlent pas aux cinq millions de personnes en quête d’emplois. Surtout, un bon mois ne fait pas une inversion. Or celle-ci est

« François Hollande et Manuel Valls ne cessent de parler de réformes, mais les chiffres sont cinglants : ils n’ont pas pris les bonnes mesures pour tenir leurs engagements. »

incertaine. De toutes façons, elle ne sera pas assez forte pour changer l’humeur des Français. Les prévisions économiques de la Commission européenne publiées jeudi sont une douche froide pour le pouvoir : la France ne fera que , % de croissance en  au lieu du , % espéré par Bercy. Bref, le chômage régressera peu et, par ailleurs, les déficits vont se creuser. Pour Bruxelles, la France ne repassera pas en  sous la barre des  % de déficit budgétaire comme promis. Inutile de chercher des boucs émissaires : la cause de cette apathie est connue ! La France n’a pas effectué les réformes de structures nécessaires pour réduire ses dépenses publiques et trouver un nouvel élan économique. François Hollande et Manuel Valls ne cessent de parler de réformes, mais les chiffres sont cinglants : ils n’ont pas pris les bonnes mesures pour tenir leurs engagements. Du coup, le Président entraîne le Premier ministre dans sa chute. Son volontarisme est, en outre, mis à mal par des reculades, des impôts qui s’envolent alors qu’ils devaient baisser et, enfin, le retour des couacs ministériels, le plus désolant étant celui de Myriam El Khomri, la ministre du Travail, incapable de répondre sur la durée et le nombre de renouvellement possibles d’un CDD ! Autant dire que l’offensive d’automne du Président se solde par un échec. Il ne manquerait plus qu’une cinglante gifle électorale aux régionales et un échec ou un résultat en demi-teinte de ce grand bazar que sera la Cop pour que cette année maussade ne devienne franchement noire pour le « Président-bonhomme ».