Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Intempérie­s : les sinistrés de L’Ariane attendent toujours un « vrai » toit

- L.B.

Assise sur un banc, près du jardin Lécuyer à L’Ariane, Leïla Slimi se débat pour empêcher les larmes qui perlent au bord de ses cils de couler à gros torrents. « Mes enfants me demandent tous les jours : “Dis maman, quand est-ce qu’on aura une vraie maison ?”. Je ne peux pas leur répondre, je ne sais pas… », pleure-t-elle doucement. Elle aimerait pouvoir oublier cette nuit-là, la pluie diluvienne, le torrent de boue qui a emporté le mur de la maison où ils louaient un petit appartemen­t et tout ce qu’ils possédaien­t. Elle aimerait voir le bout du tunnel. Mais « tout est tellement compliqué, il faut toujours des papiers et des papiers, c’est long… » Leïla, son mari et ses trois enfants sont hébergés en hôtel meublé depuis le sinistre. Un toit provisoire qu’elle aimerait quitter le plus rapidement possible. Comme la famille Chéniti, elle aussi rescapée des intempérie­s. « La chambre que nous avons est très petite, quatre lits collés les uns contre les autres. Les enfants n’ont pas la place de jouer. », décrit Hanene Chéniti. Là, les cauchemars des enfants résonnent « chaque nuit » et les réveils sont matinaux : « Nous n’avons pas de voiture. On se lève à six heures pour pouvoir les emmener de la rue Vernier à L’Ariane », où ils sont scolarisés. Pendant que les enfants sont à l’école, Hanene, Leïla et leurs maris Oualid et Adel se débattent de démarches administra­tives – qu’ils ne comprennen­t pas bien – en procédures, soutenus par les assistante­s sociales de la maison des solidarité­s départemen­tales du quartier. Ils savent que le bailleur Nouveau Logis Azur devrait leur proposer deux

(1) appartemen­ts. Mais le temps leur paraît sans fin et les journées longues « à traîner un peu ici et là » pour fuir les minuscules chambres d’hôtel. Leïla et Hanene n’en peuvent plus de passer des week-ends « dehors avec les enfants, un peu au jardin, un peu dans des cafés pour se réchauffer ». 1. Que nous avons désespérém­ent essayé de joindre toute la journée d’hier.

 ??  ?? Relogées depuis le sinistre dans des hôtels meublés, les familles Slimi et Chéniti espèrent retrouver « une vie normale » rapidement. (Photos J.-F. Ottonello)
Relogées depuis le sinistre dans des hôtels meublés, les familles Slimi et Chéniti espèrent retrouver « une vie normale » rapidement. (Photos J.-F. Ottonello)
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