Grandes nacres... le massacre se poursuit

TROIS CORNICHES

À chaque automne, les fonds marins présentent la même image de désolation. Un spectacle déplorable depuis des décennies observé en mer sur tous les lieux de mouillage de la Côte d’Azur. En rade de Villefranche-sur-Mer ou tout autour des communes voisines de Beaulieusur-Mer, Saint-Jean-Cap-Ferrat et Eze-sur-Mer, et d’une façon générale sur toute la Riviera.

Espèces protégées depuis 

Là, à quelques mètres de profondeur et du rivage, des centaines de grandes nacres sont découvertes pulvérisées par les ancres des gros yachts comme l’attestent la largeur des sillons dans le sol. Elles sont inexorablement broyées par le passage des ancres. Mais également par l’action de leurs chaînes qui frottent les fonds marins sur plusieurs dizaines de mètres. Elles sont pourtant strictement protégées depuis novembre 1992. Il suffirait, afin d’en réduire la lente extinction, de remonter verticalement son ancre et de protéger ainsi toutes les espèces sensibles de nos fonds marins. Mais de nos jours, rien n’y fait. Seuls les apnéistes et autres plongeurs sous-marins constatent régulièrement ces dégâts portés à la faune et la flore de la Méditerranée. Pour Stéphane Jamme, éminent biologiste sous-marin : « Ily a urgence afin de sauver le plus grand coquillage de Méditerranée, la célèbre “Pinna nobilis” une merveille de vie qui peut atteindre 1 m de long et même, un record absolu, avec un spécimen unique de 1 m 30 découvert vivant au large de Beaulieu-sur-Mer. »

(Photo Stéphane Jamme) Dans une totale impunité, le massacre des grandes nacres continue.