Le cerveau, ce drôle d’inconnu

Le mentaliste Fabien Olicard a fait, hier au CUM à Nice dans le cadre de Neuroplanète, une démonstration impressionnante de maîtrise de ses facultés cognitives

Il n’a vraiment pas le gabarit d’un éléphant. Pourtant, le Rochelais Fabien Olicard a une mémoire XXL. Il en joue même. Showman troublant de facilité lorsqu’il s’agit de jongler entre logique, programmation neurolinguistique, communication non-verbale ou prestidigitation… Le trentenaire est la parfaite illustration, ludique et pédagogique, des pouvoirs insoupçonnés de notre cerveau. Un cerveau au centre de ce premier forum Neuroplanète qui se poursuit aujourd’hui au centre universitaire méditerranéen de Nice. Pour aller toujours plus loin dans l’appréhension de ce qui se passe dans nos têtes.

On vous a souvent présenté comme un hypermnésique. C’est faux ? Oui. Je ne suis pas hypermnésique. C’est un vieil amalgame qui perdure… L’hypermnésie est une maladie que bien heureusement je n’ai pas. C’est l’incapacité d’oublier, ce qui n’est pas mon cas. Moi, j’ai une mémoire eidétique. C’est-à-dire photographique. Je photographie les choses et arrive à les imaginer dans ma tête.

Vous considérez ça comme un don ? Mais qui se travaille ? Einstein disait «undonmal travaillé n’est qu’une mauvaise manie ». J’aurai très bien pu me contenter de cette facilité et ne pas aller plus loin. Mais j’ai voulu en savoir davantage. Or il y a toute une méthodologie pour apprendre à travailler la mémoire. En France on est très « par coeur ». Or il existe plein d’autres façons de retenir les choses de façons pérenne et ludique. On pourrait, pourquoi pas, avoir une heure de cours de mémoire par semaine à l’école.

Quelle est votre définition du mentalisme ? Il y a quelques années quand je faisais du mentalisme, personne ne savait ce que c’était. Et maintenant qu’il y a une série… Personne ne sait ce que c’est ! C’est un peu un mot fourre-tout. Il n’y a pas vraiment de définition factuelle au mentalisme. On y met tous les outils que l’on veut. Moi, ce sont des outils de psychologie, d’influence, d’illusionniste et de mémoire.

Le cerveau fascine ? Oui, tout à fait. Et le plus drôle c’est d’entendre le public dire : « ça, je ne pourrai pas le faire ». Or les gens peuvent faire beaucoup plus qu’ils ne le pensent. C’est ce que je leur démontre en spectacle ou lors de conférence comme c’est le cas aujourd’hui (lire hier, N.D.L.R.). C’est d’ailleurs plus un atelier puisque je mets le public au travail et il s’auto-bluffe en général ! Aujourd’hui à partir de 9 h 30, gratuit et ouvert au public. Plusieurs interventions dont celles de JeanDidier Vincent, neuropsychiatre ; Lionel Naccache, chercheur en neurosciences cognitives ; Yves Agid, neurologue ; Denis Le Bihan, inventeur de l’IRM. Ateliers et horaires des conférences sur le site http://neuroplanete.com/

Fabien Olicard a surpris le public sur les pouvoirs de notre cerveau. Et du sien en particulier puisque doué d’une mémoire photographique exceptionnelle. (Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi)