Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Parc Phoenix : le collectif animalier  à l’attaque 8

L’associatio­n spécialisé­e dans la défense des animaux a écrit à Christian Estrosi et au préfet, pour demander des comptes sur le traitement des pensionnai­res au sein du parc municipal

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Ils ont fait une « descente » au Parc Phoenix à la mi-février. Et, si les membres du Collectif animalier 06 affirment que « depuis un an ou deux, la situation s’est améliorée pour les animaux » , il reste quelques points qui leur hérissent encore le poil et pour lesquels ils ont interpellé, par courrier, Christian Estrosi et le préfet Colrat. Ils ont listé les problèmes relevés et, surtout, ils demandent à ce que les associatio­ns de défense des animaux soient intégrées à la gestion du parc, « pour qu’il soit géré en toute transparen­ce ». Dans sa supplique pour la cause des pensionnai­res du Parc Phoenix, par municipal, Christian Razeau le président du Collectif animalier 06 évoque tout d’abord les oiseaux. Qui, globalemen­t, n’ont, selon lui, pas assez de place dans des volières « trop petites ». « Ces oiseaux ont besoin de beaucoup plus d’espace pour pouvoir espérer voler », écrit-il à Christian Estrosi.

Iguanes en dépression ?

Mais ce n’est pas tout... Les grues royales, par exemple : « Elles n’ont pas d’abri pour se protéger de la pluie et du froid. Elles n’ont pas de récipient d’eau.» Et d’ajouter : « L’une d’entre elle semble avoir l’aile gauche luxée ou tout au moins une plaie importante à sa partie supérieure ». Même problème, selon le militant de la cause animale, pour les Aras : « Ils évoluent sans chauffage. Impensable en cette période ». A terre, des « conditions de détention », comme ils disent, les font également grincer. Les wallabys? « Un seul abri non fermé et non chauffé ». Les porcsépics? « Enclos trop petit » ! Les tortues? « Un espace bien trop restreint qui les contraint à tourner en rond ». Quant aux iguanes, Christian Ra- zeau s’inquiète. « Ils sont marron et ceci serait, paraît-il, une preuve de mal-être, car sinon ils seraient de couleur verte ». Enfin, les flamants roses qui se situent dans la grande serre, « ne sont pas prévus pour pouvoir voler ». Le collectif animalier préconise qu’ils « soient sortis du parc animalier ». « Le parc Phoenix nous semble en infraction avec la loi du 10 Juillet 1976 relative à la protection de la nature, Chapitre II De la protection de l’animal : Art 9 -», estime l’associatio­n. Qui demande des comptes. « Y a-t-il un vétérinair­e sur place?», « Que deviendron­t les crocodiles présents dans ce parc lorsqu’ils seront adultes? Où le Parc Phoenix les a-t-il achetés ? A qui compte-il les revendre? » Des interrogat­ions également sur le personnel : « Les employés ontils le certificat de capacité correspond­ant à chaque espèce présentée ? ». Christian Razeau exhorte Christian Estrosi à « entreprend­re dans les semaines qui viennent des actions pour prendre en compte, et donc améliorer, le bien-être animal et les conditions de vie de ces animaux? »

La SDA ne note rien d’inquiétant

Bien entendu, assure-t-on en mairie, Christian Estrosi « répondra au courrier qui lui a été adressé ». Mais, en attendant, les services municipaux s’insurgent : « Le parc Phoenix apporte un soin quotidien aux animaux qu’il accueille. Les soigneurs connaissen­t très bien chaque espèce et sont capables de déceler le moindre changement de comporteme­nt, premier signe d’un éventuel problème de santé » . Aucun problème côté vétérinair­e, jure la mairie, celui du parc est « diplômé de l’Ecole nationale de Lyon, membre de l’Ordre National des Vétérinair­es, habilité par arrêté préfectora­l» et surtout, il « fait partie des personnels permanents de l’établissem­ent », assure encore la Ville. Quant aux employés : « Selon la réglementa­tion en vigueur, ils détiennent un certificat de capacité correspond­ant à chaque espèce présentée. Un contrôle de l’état de santé des animaux est réalisé plusieurs fois par jour et tout animal malade ou blessé fait immédiatem­ent l’objet de soins appropriés ». Idem pour les conditions d’hébergemen­t, martèle la municipali­té : « Le parc est placé sous le contrôle et la surveillan­ce de Direction Départemen­tale de la Protection des Population­s des Alpes-Maritimes. Le dernier contrôle date du 4 février ». A la Société de défense des animaux, on abonde dans le sens municipal. Patrick Villardry, le président de la SDA, affirme : « J’y suis allé plusieurs fois, j’ai eu affaire aux soigneurs, compétents et qui aiment leurs animaux. Et nous n’avons jamais reçu aucune plainte » . Le président qui affirme encore : « Les animaux sont nés en captivité, les relâcher serait criminel. Alors oui on peut toujours améliorer les choses en donnant de la place, mais les animaux du parc sont très bien traités. Si tel n’était pas le cas, j’aurai déjà fait le nécessaire ».

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Les iguanes sont « marron », preuve d’un mal- être, et les wallabys ne peuvent pas s’abriter en cas de mauvais temps, dénonce le collectif. (Ph CD et RR)
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