Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Dans l’attente des
Pas de contrôles systématiques à l’entrée, ni de renforts de sécurité par rapport à la veille dans les aérogares niçoises. Mais un climat pesant et une angoisse palpable avant de décoller
Hier matin terminal 1 de l’aéroport Nice Côte d’Azur. Ce n’est pas une grosse journée d’affluence. Sur les écrans indiquant les horaires de départs et d’arrivées, on retient sa respiration en apercevant les annulations concernant Bruxelles. Renvoi comme automatique aux drames de la veille. Comme mardi, où en réaction aux explosions qui vont paralyser jusqu’à samedi l’aéroport de la capitale belge, policiers de la PAF, CRS et militaires battent le pavé. Armes bien en vue. Par groupe de deux, trois ou quatre. Le T1 est sous haute surveillance. Pourtant, les renforts prévus par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ne sont toujours pas arrivés. « 1 600 policiers et gendarmes, 1 000 destinés à renforcer la sécurité à Paris, les 600 autres devant être déployés en province » avaitil annoncé à la sortie d’un conseil de sécurité extraordinaire. Toujours rien de prévu à Nice de source officielle. Pas plus que des contrôles systématiques aux entrées. « Ce serait impossible à gérer. Et ne ferait que déplacer le problème hors du bâtiment » , commente officieusement un policier en faction. Ce que la préfecture des Alpes- Maritimes con- firme, en revanche, c’est la poursuite des contrôles inopinés. Aux comptoirs d’embarquement, on indique aux personnes qui cherchent à rentrer en Belgique les solutions alternatives : Lille, Charleroi. Les combinaisons train-bus. Puisque certaines gares commencent à rouvrir.
Pas envie de rire
À la terrasse d’un café, on croise Laurent Barat, l’humoriste niçois qui s’est fait une petite place à Paris dans la grande famille des comiques. « Après Paris c’était déjà difficile. Là, j’avoue que je commence à avoir réellement la trouille de prendre l’avion… » Pas envie de rire le Laurent. Il avait d’ailleurs choisi d’occulter le problème terroriste de ses spectacles. « Je vais penser à l’intégrer je crois. On vit avec. Il faut en parler » . En parler. C’est ce que faisaient, hier, les passagers du T1. Le ventre quelque peu noué, avant d’embarquer.
(Photo G. B.)