Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Plongée dans le passé pour les futurs travailleurs sociaux
Dans l’obligation de s’agrandir, l’IESTS, implanté dans le quartier SaintSylvestre a acquis une ancienne maison niçoise. Réhabilitée comme à l’époque
Avec ses volets verts, sa façade jaune et les frises qui l’habillent, la villa Sainte-Catherine a tout… sauf l’apparence d’un siège social. C’est pourtant bien dans ce bâtiment du quartier Saint-Sylvestre que la direction de l’IESTS (Institut d’enseignement supérieur de travail social) s’est installée en 2015. Après de longs travaux de réhabilitation, sur fonds propres. Pourquoi cette idée somme toute insolite? Pour la simple raison que l’école, qui forme la grande majorité des travailleurs sociaux du département, était dans l’obligation de s’agrandir. Aussi la maison attenante a-t-elle été achetée. Afin que le bâtiment principal puisse être intégralement dédié à la pédagogie.
« Inscrits dans le tissu local »
« Quand on s’informait sur la possibilité d’acquérir des locaux supplémentaires, on nous proposait toujours quelque chose sur la 202, explique Philippe Fofana, directeur général de l’IESTS. Mais nous avions tout intérêt à rester inscrits dans le tissu local. » Ne serait-ce qu’en raison des partenariats établis avec les autres instituts du quartier. La Villa Arson et l’école de formation des enseignants, perchées sur la même col- La direction de l’IESTS, dans le quartier Saint-Sylvestre, a investi une ancienne maison niçoise. Après l’avoir entièrement réhabilitée.
(Photo Jean-Sebastien Gino-Antomarchi)
line. « Le premier projet était de détruire pour construire un grand bâtiment, poursuit le directeur. Mais cela venait en contradiction avec la volonté de faire vivre le quartier. » Fourni en petites maisons typiques. Une fois la bâtisse nettoyée, et les fresques découvertes, le président, René Gilly, a donc statué : le caractère ni-
çois serait préservé. Dominique Bravi, connue pour ses réhabilitations de chapelles dans le haut pays, s’est alors aventurée sur un terrain épineux. Celui de la restauration des frises. Toutes de feuillage et de rubans. « Les motifs seront cernés en terre d’ombre calcinée dans le style des pleins et déliés de l’art déco 1 930 niçois »
pouvait-on lire notamment sur la présentation du projet de l’artisan fresquiste. Quant à la façade en ellemême, elle a été refaite « dans les tons des couleurs de la Ville de Nice (...) pour maintenir l’ambiance si particulière aux villas niçoises. », apprend-on dans le dossier qu’a conservé l’IESTS. À la chaux et aux pigments natu- rels, comme le faisaient les ouvriers d’antan. « On s’est demandé un moment si tout refaire à l’identique était ridicule, mais nous en sommes aujourd’hui très heureux » , admet Philippe Fofana. Qui précise d’ailleurs avoir l’intention d’acquérir une autre maison voisine. En vue, notamment, d’offrir à l’école une entrée plus visible - à l’opposé du terrain. De désenclaver ainsi les lieux, à ce jour ouverts sur une impasse.
Bientôt un livre sur l’histoire du social
« Une telle réhabilitation prouve, au fond, que nous sommes à la fois projetés dans l’avenir et respectueux de l’histoire », reprend le directeur. À tel point que des travaux historiques sont en cours pour retracer l’histoire du social dans le département, à travers l’histoire de l’IESTS. Né en 1937. « Les équipes d’Yvan Gastaut travaillent sur les archives départementales et parisiennes pour éditer un vrai bouquin historique. » Dont la sortie est prévue en décembre prochain, soit quelques mois à peine avant que l’Institut ne souffle ses 80 bougies. « Nous avons clairement apporté notre pierre au patrimoine niçois », sourit Philippe Fofana.
Printemps, Pâques et échaudés
Je crois l’avoir déjà dit : je ne suis pas un spécialiste de religion, mais en ce moment, ce sont les souvenirs de mon enfance qui me reviennent à l’esprit. Petit, ma mère – sainte femme - ne manquait jamais de nous faire participer à quelques rites des fêtes pascales. Tout commençait le dimanche précédant Pâques, avec la fête des Rameaux ! Quelle admiration pour le travail de tressage des palmes vertes et jaunes, de la petite croix à la composition de plus d’un mètre de haut. Puis venait le vendredi, “le ■ Concernant les jours de la semaine, le nissart se dispense parfois du préfixe di : Lun,(pour Dilu), mars, mecre, jòu,vendre, sata. Mais rien pour le dimanche ! ■ La Semana santa, O plòu o venta
■ La Semaine sainte, ou il pleut ou il vente Vendredi saint”. Ce jour de recueillement, aucun repas gras : seulement des pois chiches, avec un filet d’huile d’olive. L’après-midi commençait la visite d’un nombre impair (allez savoir pourquoi ?) de reposoirs ! Et le samedi, c’était le retour des cloches ! A dix heures, lorsque retentissait la volée de cloches, il fallait faire le lavage des yeux : se les laver avec de l’eau bénite ou de la fontaine de l’église, pour avoir bonne vue toute l’année. A la fin, arrivait le dimanche de Pâques, avec ses oeufs et ses échaudés ! Nous en reparlerons la semaine prochaine...
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