Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Des rénovations à la villa Éphrussi
Léguée par la baronne Béatrice Éphrussi de Rothschild à l’Académie des Beaux-arts en mémoire de son père qui en avait été membre, la villa est visitée par de nombreuses personnes appréciant son architecture pittoresque d’entre 1905 et 1912, sa collection de meubles du XVIIIe et ses jardins à thème sont mondialement reconnus et admirés. « La villa est aujourd’hui gérée par la Société culture espaces » , explique Alain-Charles Perrot, membre de l’Académie des Beaux-arts, mais également président de l’association des Amis de la Villa créée depuis 1961 sous l’impulsion de Cocteau, « en parallèle, l’Académie a confié la mission de conservation, de restauration et de mise en valeur de ses collections à Louis Mézin » .
Un régulateur de parquet Louis XV restauré
Depuis 2014, Louis Mézin conduit une mission de diagnostics scientifiques techniques qui l’amènent à élaborer un véritable projet de rénovation de la villa, soutenue par la Fondation du Patrimoine et des donateurs. En fait partie la res- tauration d’un régulateur de parquet de l’horloger Jean- Baptiste Duchesne, aux armes du duc de Bouillon, grand chambellan de France de l’époque Louis XV, 1730 . « La prolifération de nouvel- les formes de meubles à la fin XVIIe siècle a généré la création de grandes pendules hautes posées à même le sol, appelées couramment régulateur de parquet. Ce régulateur à un seul cadran, indiquant les heures, les minutes et les secondes comporte comme décor les signes du Zodiaque, le calendrier lunaire et les armes du duc de Bouillon dessinées et gravées en creux. Ces mêmes armes couronnent le sommet du meuble-pendule dans un motif rococo en bronze doré. L’étude attentive du meuble a démontré que la structure du bâti en chêne était instable et les jointures ouvertes faisant apparaître des fentes. L’ensemble du placage en frisage de palissandre, formant une mosaïque, présentait des soulèvements généralisés et des pertes ponctuelles sur l’ensemble du meuble nécessitant une reprise longue et délicate de restauration. Les bronzes, de belle facture du XVIIIe siècle, comportaient des usures et des encrassements nécessitant un dégagement des oxydes sur la dorure. Rénové, on peut apprécier le travail réalisé au 1er étage de la villa » , explique le conservateur.