Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« One est en droit d’attendre de la rigueur... »

- C.C.

« Stupéfacti­on et sidération ». Dans une plaidoirie poignante, Me Georges Ayache, l’avocat de la partie civile, souligne le contraste entre ces deux destins qui se télescopen­t au tribunal. « Mme Hoarau aussi a eu un divorce difficile. Pourtant ça ne l’a pas empêchée d’être honnête. Elle n’est pas fonctionna­ire, elle ; elle travaille tout le temps, touche  € par mois. Mme Beauchêne lui reprochait de travailler au noir ? On est heureux qu’elle ne nous ait pas dénoncés au fisc ! » L’avocat ironise sur le « généreux virement de  € » accordé par la prévenue, finalement venue à l’audience avec un chèque de   €. Pas de quoi pour autant laver le préjudice subi. « On est en droit d’exiger des agents de l’administra­tion la même rectitude, la même rigueur que celle qu’ils imposent aux contribuab­les. Ce qu’a fait cette dame est impardonna­ble. Et la manière dont s’est comportée l’administra­tion fiscale, dont la hiérarchie a fait pression pour que personne ne témoigne, est pour le moins étrange... » Me Marie-France Florentiny, côté défense, ne conteste pas l’aspect « triste et sordide de l’affaire » . Mais elle cherche à « comprendre et expliquer ». L’avocate évoque ces « pulsions », diagnostiq­uées par le médecin qui a examiné sa cliente. Elle traduit la honte d’une mère de famille d’assumer sa faute devant ses proches. Elle rappelle son casier judiciaire vierge, son parcours sans tâche, ses bonnes notes auprès de l’administra­tion. Reste que, après cet « accident de parcours », c’est la révocation pure et simple qui guette la fonctionna­ire, condamnée à verser   € à la victime.

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