Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Barack Obama soutient le tournant libéral argentin
Après Cuba, le chef de l’Etat américain est en Argentine, où le nouveau président, Mauricio Macri, a mis fin à douze ans de politique de gauche des époux Kirchner
Décidément, Barack Obama met le paquet pour la fin de son second mandat. Après un déplacement historique à Cuba, il a mis, hier, le pied, cette fois, en Amérique latine. Programmé il y a seulement trois semaines, ce voyage est un geste à l’égard du président Mauricio Macri, qui a rompu avec l’anti-américanisme des Nestor et Cristina Kirchner et entend ouvrir l’économie de son pays. Le président américain a rencontré à Buenos Aires le nouveau président de centre-droit pour tisser une nouvelle relation entre les Etats-Unis et l’Argentine, après douze ans de discorde. Barack Obama est arrivé en début d’après-midi au palais présidentiel sur la place de Mai, pour un entretien avec son homologue argentin et la signature d’accords bilatéraux en matière de sécurité, de lutte contre le blanchiment d’argent, de commerce et d’investissements. C’est la première fois qu’un président des Etats-Unis se rend en visite officielle en Argentine depuis celle de Bill Clinton, en 1997. Washington compte sur le gouvernement de Mauricio Macri pour étendre son in- fluence en Argentine, troisième économie d’Amérique latine, mais aussi dans une région où les gouvernements hostiles aux Etats-Unis sont en perte de vitesse. En 2005, George Bush avait participé à un Sommet des Amériques dans la station bal- néaire de Mar del Plata, qui avait enterré un projet de zone de libreéchange continentale et altéré la relation entre les deux pays. Washington voit d’un bon oeil l’arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, ancien président du club de football de Boca Juniors et ex-maire de Buenos Aires, qui, aussitôt à la tête du pays, a engagé des réformes économiques applaudies par les milieux économiques.
Slogans anti-américains
Dans un entretien récent à la chaîne de télévision CNN, M. Obama a cité l’Argentine comme « un bon exemple de changement » et décrit Mauricio Macri comme « un président qui regarde vers l’avenir » , critiquant en revanche « les politiques anti nordaméricaines » de ses prédécesseurs. La date de la visite de M. Obama a soulevé une polémique à Buenos Aires alors que l’Argentine commémore le début il y a 40 ans d’une sanglante dictature [lire ci-contre], mais l’acceptation d’une revendication ancienne – la levée du secret-défense sur des archives de l’armée et de la CIA – semble avoir désamorcé les tensions. Des organisations d’extrême gauche ont appelé à manifester en fin d’après-midi près de l’ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires contre la venue de M. Obama et des slogans anti-américains fusaient aux abords du passage du convoi présidentiel.