Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« J’ai beaucoup souffert »

VOLLEY- BALL LIGUE B David Feughouo a joué deux matches avec le Nice VB depuis son arrivée. Le pointu prêté par Nancy revient sur son départ mouvementé de Lorraine et se dit prêt à prendre des responsabi­lités

- RECUEILLI PAR CHRISTOPHE­R ROUX

David Feughouo n’a pas manqué ses premiers pas en bleu et jaune. Arrivé quelques jours avant le déplacemen­t du NVB à Rennes, le Camerounai­s semble avoir déjà trouvé ses marques. Non utilisé en Bretagne, le pointu de  ans tourne depuis à , % de réussite en attaque, après avoir évolué à Tourcoing et devant Asnières à Palmeira. Ce bilan satisfait l’ancien Cannois (-) qui rêve de rebondir sur la Promenade des Anglais, après un début de saison délicat en Lorraine. Une terre où ses blessures et sa mésentente avec Mourier, son passeur, lui ont valu de nombreuses critiques. Malgré un titre de champion de France de Ligue B glané en .

David, votre intégratio­n se passe pour le mieux… Je ne m’inquiétais pas pour ça. Je m’inquiétais surtout pour ma capacité à reprendre après trois mois d’arrêt (il souffrait du tendon rotulien, NDLR). Je voulais retrouver un niveau correct. Je pense que ce que je fais est très positif sans vouloir me jeter des fleurs. Si j’avais été à  ou  % de mes capacités, ça m’aurait surpris. Depuis que je suis là, il y a tellement de choses positives par rapport à ce que j’imaginais.

« Avoir la pression,

j’aime ça »

Lesquelles? Avec les blessures que le groupe a connues (Clère, Ristic), je m’attendais à le trouver très affecté. Il y a de bonnes qualités individuel­les mais je m’étais dit que le mental pouvait être touché. J’ai trouvé des gars galvanisés et remontés. Ça me

Feughouo est un homme de caractère.

plaît. Il faut maintenant ramener cette ambiance du vestiaire sur le terrain. J’ai l’impression d’être ici depuis six mois. J’ai des anciens coéquipier­s et adversaire­s avec moi. Ils m’ont vraiment aidé dans ma reprise. On a été très proches depuis mon arrivée. Je crois en nous, on peut faire quelque chose.

Le coach Kasic attend que vous marquiez « des points dans les moments importants ». Aimez-vous les responsabi­lités? C’est plaisant. Que Mladen le dise ou pas, je suis pointu, c’est mon rôle. Il faut que j’arrive à le tenir

(Photo C.R.)

pour soulager l’équipe. Avoir la pression, j’aime ça. A condition qu’elle soit transformé­e positiveme­nt. Mladen est quelqu’un de très profession­nel dans sa manière de coacher. Il a beaucoup d’autorité sur l’équipe. C’est un bonus de l’avoir avec nous. Il faut faire le max pour le remercier.

Certains observateu­rs vous présentent comme le meilleur pointu de Ligue B… C’est toujours flatteur quand on vous fait ce compliment. J’ai effectué une saison magnifique l’année dernière avec mes coéquipier­s à Nancy. On a su être très pros pour monter en Ligue A.

Après cette montée, l’aventure nancéienne a tourné au vinaigre cette saison… J’ai eu ma blessure au genou. C’était la première fois de ma carrière que je m’arrêtais autant. On m’a dit que c’est toute ma saison  qui m’a rattrapé. L’an passé, j’ai eu l’impression de faire quatre saisons en une. J’ai joué les Mondiaux et j’ai enchaîné avec la Ligue B, après une semaine de vacances. Ça a été la saison la plus éprouvante de ma carrière.

« Avec Nice, on a mis l’aspect humain

en avant »

Avec cette blessure, les critiques sur votre niveau ont fusé… Pendant mes trois mois d’arrêt, beaucoup de choses se sont passées. Après plus d’un an sans problème, j’ai été critiqué dans la presse. J’ai été surpris. Pourquoi maintenant, si ce n’était pour nuire à ma personne. A Cannes, avec Laurent Tillie (son ancien coach), quand il fallait parler de ton niveau de jeu, on te le disait directemen­t. Le but n’était pas de te laisser moisir mais de te pousser à la performanc­e. J’ai beaucoup souffert psychologi­quement à Nancy. C’est ce qui m’a motivé à partir. Je pense que ma blessure était aussi due à ce malaise mental. Je ne pensais pas être le seul responsabl­e des mauvais résultats. Personne n’en tenait compte. Pendant ma rééducatio­n au CERS de Saint-Raphaël, je me suis coupé de ce monde-là pour me refaire une santé. Vous dégagez beaucoup d’assurance et parfois ça vous dessert… Le plus important, ce n’est pas ce que les gens disent ou pensent de moi. C’est ce que je fais sur le terrain. Je préfère rester au-dessus de tout ça. Je ne suis pas sulfureux. Je suis dans le dialogue. Je préfère dire les choses, quand je sens qu’il y a besoin de communicat­ion. Maintenant, si je sens qu’une personne est fermée, je me renferme. Dans une équipe, on n’est pas obligé d’être les meilleurs amis du monde mais de très bons coéquipier­s.

Vous êtes en prêt jusqu’au  juin et on vous imagine mal retourner à Nancy… C’est tôt pour en parler mais ça ne me déplairait pas de rester à Nice. Monter en Ligue A serait l’idéal. Je compte bien donner de ma personne et le max de mes capacités. Quand j’ai été contacté par Nice, j’avoue avoir été un peu surpris. Je me voyais plutôt à l’étranger. J’ai d’abord fait comprendre au club que je n’étais pas prêt. J’avais besoin d’une à deux semaines de renforceme­nt musculaire. Les dirigeants étaient sur un autre joueur puis on m’a rappelé. L’approche a été dans la compréhens­ion et la communicat­ion. Avec Nice, on a mis l’aspect humain en avant. Quand j’ai signé mon contrat, c’était une joie pour ma famille. Je me suis senti vivant. Martigues-Nice ( journée) demain h.

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