Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« La souffrance réunit les gens »

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Vous avez évoqué avec le personnel de Lenval votre gratitude vis-à-vis des médecins et des enseignant­s ? A la naissance, j’ai failli mourir donc les médecins m’ont sauvé. Ensuite, le médecin de famille que j’allais voir avec ma mère lorsqu’elle était souffrante me gardait toujours un peu avec lui et me conseillai­t des livres, il me parlait beaucoup de la vie. Les médecins dans les campagnes sont des gens qui appartienn­ent à la famille, ils ont une place particuliè­re. Quand je suis allé au lycée, j’étais un petit peu... excentré. J’ai rencontré un professeur de français en  qui e organisait la classe de façon différente. Il rassemblai­t les tables au milieu comme dans un atelier ; on discutait littératur­e, poésie, on allait au théâtre. C’était la première fois qu’un référent différent de mes parents, de mon cocon habituel me donnait confiance en moi. Je crois que le regard d’un enseignant, d’un médecin, d’un coach sportif permet de regarder la vie avec un certain appétit et l’envie de l’autre, l’envie de se révéler avec les autres.

Vous parlez de conscience, d’amour, d’humain, c’est une démarche qui va au-delà du social... C’est ce que m’inspirent les gens. On a trop l’habitude de banaliser la valeur essentiell­e de chacun d’entre nous, du petit quotidien, nos petites grand-mères, ceux qui cherchent un emploi ou qui travaillen­t avec difficulté et qui essaient quand même d’aller vers les autres. La vie est belle en ça, c’est que les gens que l’on appelle «ordinaires» sont fantastiqu­es. Et que le visage de notre pays est merveilleu­x. c’est vrai que dans des circonstan­ces extrêmes comme le Téléthon, les Restos du coeur ou comme ce que nous avons vécu à Lenval comme sur toutes les plateforme­s de soin, je m’aperçois qu’il y a une humanité incroyable qui est perceptibl­e, palpable. Il y a un lien entre les gens parce que cette souffrance réunit les gens, elle leur donne une forme de grâce.

Que retirez-vous de ces rencontres ? L’idée était que ce cartable appartienn­e à chacun d’entre nous. Il fallait absolument que ça vive sur le terrain, à l’hôpital, avec les gens, les familles, les enfants. Avec ces deux profession­s pour recréer ce lien que le numérique nous enlève parfois. Là, c’est un objet numérique qui remet de la vie et du lien social, là où parfois il peut nous échapper. Une famille, c’est très fragile. Quand un enfant est touché, ça peut vraiment être synonyme de solitude, d’isolement, parfois même de honte, de gêne à aller demander. Mais il n’y a pas de gêne à demander. On propose un cartable qui sera connecté à toute la famille, à l’éducation et à la santé.

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