Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Bariolés et survoltés, les étudiants font le show sur la Prom’
Un véritable barnum bigarré. Plusieurs milliers d’étudiants ont investi hier la Prom’, terrain de jeu de la 9e Ronde des Facs. Bien décidés à suer pour porter haut les couleurs de leur faculté
Verts de peur, les étudiants de Polytech? Assurément, en profitent pour rire (jaune) les férus de science. Eux-mêmes n’hésiteront pas à faire voir rouge aux sportifs de Staps, déjà rendus bleus de colère par les apprentis magistrats de Trotabas. Tout ceci n’a beau être que pure fiction, il n’en demeure pas moins qu’un petit esprit de compétition a animé, hier, la 9e Ronde des Facs de l’Université de Nice Sophia Antipolis.
Sur certains visages, le drapeau de la Belgique figure en bonne place
Pour chacun des 2500 participants (dont 250 sprinteurs), il s’agissait d’abord, après s’être badigeonné les tympans de musique électro et hip-hop, de se barioler le visage en fonction de la couleur choisie par chaque campus. Avant de prendre le grand départ, sur les coups de 15 heures, d’une épreuve devenue au fil du temps l’une des messes sportives étudiantes de l’année. « S’il faut mettre des petits croche-pattes, on ne s’en privera pas, notamment à destination des “favoris’’ de Staps », rigole Matthieu, en deuxième année de maths à Polytech. Avant de se raviser gentiment, et de rappeler que l’objectif de la journée est avant tout de rassembler le monde étudiant. « Faire un », abonde Graig Monetti, président de la Face 06, qui coorganise la course avec l’Uni- versité de Nice, le Crous et la Ville.
« La Ronde des Facs, prétexte au partage et à la solidarité »
La complémentarité, seraiton en droit d’ajouter. Chaque étudiant, à son niveau, participe en effet à la réussite de la journée. Bien qu’il ne le souhaite pas, Greg, Niçois en 2e année de médecine, est tout à fait disposé à réaliser les premiers gestes de secours en cas de nécessité. Chang et Qian, toutes deux parties de Chine pour étudier les langues à Nice, peuvent, elles, parfaitement assumer un rôle de traductrice. « On se débrouille très bien en anglais, et de mieux en mieux en français » , s’enorgueillissent-elles. Si le contingent niçois est logiquement le plus copieux du plateau, il suffit d’approcher de la ligne de départ pour entendre chanter les étudiants étrangers, et se délecter de leurs accents bien assumés. « On a avec nous des étudiants à double voire triple nationalité! » , indique Imène Ben-Amor, directrice du bureau international de l’Université de Nice. Placées les unes à côté des autres, elles donnent naissance à un bel arc-en-ciel. Sur certains visages, le drapeau de la Belgique, endeuillée par les terribles attaques terroristes de mardi dernier, figure en bonne place. Comme pour rappeler que face au pire, la solidarité n’est pas un vain mot.