Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Un coeur, une fleur au chez Jeanne Venturino
Ils ne voulaient pas d’une manifestation. Ils voulaient un hommage sobre, simple, doux. Comme l’était Jeanne Venturino. La famille de la doyenne des soeurs Venturino, décédée dans la nuit de lundi à mardi, dans sa maison de retraite de Cimiez, où elle avait été admise après son expulsion, demande à tous ceux qui veulent lui rendre un dernier hommage de profiter du week-end de Pâques pour faire « une action symbolique ».
Une pensée pour les morts de Bruxelles
« Il faut juste aller accrocher une fleur, un petit coeur, sur le grillage de son ancienne maison, au 303 avenue Sainte-Marguerite » , précise la famille. Qui demande, à cette occasion, d’avoir aussi une pensée « pour les victimes des attentats de Bruxelles ». « Mais les morts de Bruxelles, ne doivent pas permettre d’oublier les nôtres », écrivent les proches, sur la page de soutien aux Venturino. Tout aussi symbolique, ils demandent aux gens de « photographier leur geste (sans visage), et de poster la photo prise, soit sur la page de soutien, soit sur la page Nice-Matin, sous les articles concernant le décès de Jeanne. » Et, ils préviennent ceux qui voudraient « saccager cet
hommage posthume ou qui voudraient empêcher quelqu’un de le faire ». « Seul sous les totalitarismes les plus abjects, on empêche les gens de rendre un hommage aux victimes », écrivent-ils. Jeanne Venturino, 87 ans, avait été expulsée le 25 février dernier, avec sa soeur, Marcelle, et le mari de cette dernière, Pierre Carabalona. La maison familiale des Venturino, au 303, avenue Sainte-Marguerite, est sur le trajet de la voie dite des 40 mètres, destinée à relier le Grand Arénas au grand stade. Une voie métropolitaine, déclarée d’utilité publique, qui a englouti la bâtisse de Jeanne, la « barbet niçoise ».