Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Ils tailladent les doigts d’une retraitée pour ses bagues

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« Tu n’as pas honte de faire ce que tu fais ? » La retraitée a lancé cette supplique en arabe, dans la langue de son agresseur, une langue apprise durant sa jeunesse au Maroc. Mais cela n’a pas réfréné les ardeurs de ses voleurs. Cette septuagéna­ire niçoise a été sauvagemen­t agressée en plein centre-ville de Nice, dépouillée et blessée : les malfrats lui ont tailladé les doigts à l’arme blanche. La scène se passe le 17 mars dernier.

Points de suture aux phalanges

Le jour même des 79 ans de la victime. La retraitée arpente les rues niçoises dans le but de faire changer la pile de sa montre Lepage, un bijou serti de diamants, cadeau de son mari pour son anniversai­re de mariage. Elle s’engage rue Voltaire, une ruelle peu passante située à deux pas de la place Masséna. Mais deux individus l’ont suivie. L’un d’eux sai- sit la retraitée par-derrière, plaque une main sur sa bouche, l’autre sur ses yeux. Et le duo entreprend de dépouiller la malheureus­e. Ils lui arrachent sa rutilante montre Lepage, son magnifique collier en or, et tentent d’en faire de même pour ses quatre bagues. Sans succès. Alors, à l’aide d’un couteau ou d’un cutter, ils vont jusqu’à lui larder la peau. Blessée à quatre phalanges, la retraitée devra recevoir des points de suture. Alors, hier, elle n’a pas eu la force de venir à l’audience correction­nelle affronter le regard de Charfeddin­e E. Ce colosse tunisien de 32 ans a été interpellé à l’aéroport de Nice par les limiers du groupe de réaction rapide (GRR). Placé en garde à vue à la sûreté départemen­tale, il a nié en bloc, malgré les photos, et bien que la victime l’ait formelleme­nt identifié. Il aura l’occasion de s’en expliquer à la prochaine audience, son procès étant renvoyé. Me Cécile Memeteau, pour sa défense, a bien souligné que Charfeddin­e E. avait une situation stable en Italie, où il travaille et réside en famille. Mais le tribunal présidé par David Hill l’a placé en détention provisoire, suivant les réquisitio­ns du procureur Brigitte Funel. Pour la victime, les blessures ne sont pas que physiques. « Elle n’arrive plus à dormir, n’ose plus sortir ni faire ses courses, soupire JP, son neveu venu à l’audience. C’est une femme charmante, qui va toujours au-devant des gens. Mais entre sa fille handicapée à 100 %, son mari souffrant de Parkinson et maintenant ça, c’est dur pour elle...» C. C.

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