Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Mêler attractivité et écologie pour nos rivières »
Après dix-huit ans de présidence à la fédération des Alpes-Maritimes pour la pêche et la protection du milieu aquatique (FDAAPPMA 06), Victor Bastuck, a passé la main à Jean-Luc Cérutti. Sportif et grand pêcheur à la mouche, il assurera la direction de la fédération départementale durant cinq ans. Actuellement, elle compte 8 511 pêcheurs adhérents en 2015 soit une progression de 10 % par rapport en 2014… Jean-Luc Cérutti détaille les projets d’une organisation qui a la pêche !
Vous avez de plus en plus d’adhérents. En ce début de mandat, vous nagez dans le bonheur ? Oui, ça donne le sourire ! Les Alpes-Maritimes sont le deuxième département de France en pourcentage d’augmentation des ventes de cartes de pêche.
Comment expliquer cet engouement ? Déjà, nous avons simplifié l’accès sur internet et nous avons plus de visibilité sur la toile. La création d’un premier parcours touristique sur la rivière du Loup a permis de nous faire connaître. De plus, le département est privilégié et nous avons la chance d’avoir des ressources en eau en abondance grâce aux fortes déclinaisons en montagne et le peu de distance avec la mer. D’ailleurs, nous aimerions organiser des concours nationaux ou régionaux et créer une maison de l’environnement aquatique – qui accueillerait les écoles autour d’une rivière artificielle – pour nous faire connaître davantage.
Pourtant, le réchauffement climatique commence à toucher les rivières du département… C’est vrai et les espèces montent de plus en plus haut pour trouver de la fraîcheur. Par exemple, les quantités de truite commencent à se réduire doucement. Pour maintenir cette biodiversité, nous devrons être vigilants sur les projets d’installation près des cours d’eau. Les barrages et centrales d’épuration créent des retenues d’eau qui se réchauffent avec le soleil et contribuent à accentuer le réchauffement de l’eau.
Un problème accentué par la jussie, plante qui recouvre les cours d’eau ? Oui, et elle commence à proliférer dans le Malvan ou la Cagne. Elles sont arrachées afin d’éviter leur prolifération.
Comment la fédération arrive-t-elle à surveiller des kilomètres de
rivières? Nous avons un réseau de gardes-pêche bénévoles qui veillent à la protection du patrimoine piscicole. Nous aimerions étendre leurs compétences et créer une garderie fédérale pour qu’ils puissent avoir des rôles étendus sur tout le département.
A-t-il une réglementation prévue pour les pratiques des sports d’eau vive ? Non, mais un partenariat est envisagé avec les fédérations sportives car les cours d’eau sont surfréquentés particulièrement en période estivale. L’objectif ne sera pas d’interdire le canyoning ou le rafting mais de garantir les intérêts de chacun.