Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Les autorités belges sous les critiques
« Il ne pourra pas y avoir d’impunité [...], il ne pourra pas y avoir de zones d’ombre » : le Premier ministre belge, Charles Michel, est monté au front hier. Car au-delà des hommages, de l’angoisse et des larmes, les questions et les critiques – parfois virulentes – se multipliaient face à l’incapacité manifeste des Belges (et, au-delà des Européens), à se protéger. Depuis mardi, plusieurs responsables politiques français ont ainsi mis en cause les services de sécurité belges, notamment le ministre des Finances Michel Sapin, qui avait évoqué une « forme de naïveté » belge face à la radicalisation islamiste et au communautarisme dans certains quartiers. Mais les reproches envers les autorités d’outre-Quiévrain ne s’arrêtent pas là. Les services de renseigne- ment belges sont directement mis en cause pour le suivi d’Ibrahim el-Bakraoui. L’un des deux kamikazes de l’aéroport, il avait été intercepté en juin 2015 par la Turquie à la frontière syrienne, car considéré comme dangereux, puis expulsé en le 14 juillet dernier vers les Pays-Bas, sans réac- tion des autorités belges, pourtant averties par la Turquie.
« Avertissements précis »
Des révélations effectués par le président turc luimême, Recep Tayyip Erdogan, mercredi, et au sujet desquels la polémique a enflé hier au point de provoquer une crise politique en Belgique. « Il y a eu des erreurs à la Justice et avec l’officier de liaison [belge, Ndlr] en Turquie », a reconnu le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon. Lui-même et son collègue de la Justice, Koen Geens, ont remis hier matin leur démission au Premier ministre, qui a choisi de la refuser. Des débats sans doute loin d’être clos, d’autant qu’hier, le quotidien israélien Haaretz a formulé des accusations encore plus graves : « Les services de sécurité belges disposaient d’avertissements précis relatifs à une attaque terroriste ce mardi-là. Les services de sécurité savaient, avec un haut degré de précision, que des attaques étaient planifiées dans un futur proche et visant l’aéroport » , assure le journal.