Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
«Pas de banlieues comme en France»
Yann-Antony Noghès, ans, le plus bruxellois des Monégasques, travaille depuis quinze ans dans la capitale belge. Producteur de télévision, correspondant de BFM-TV, chroniqueur sur BFM Business, ses bureaux, en face au Berlaymont, siège de la Commission européenne, sont voisins de la station de métro de Maelbeek. Mardi, son téléphone n’a cessé de sonner. Ses proches, ses amis s’inquiétaient, quand bien même il était en direct à l’antenne. Les attentats vont-ils bouleverser la donne politique du Royaume? Le journaliste, qui connaît parfaitement les institutions belges, ne le pense pas: « En France, le terrorisme profite à l’extrême droite et contraint la gauche à adapter son discours. Ici, les partis nationalistes ne pèsent rien. Il faut savoir que dans le même temps, les Belges sont sans illusion sur l’État et sont par nature, très indépendants. » Il est frappant de voir comment, dès le lendemain des attentats, les Bruxellois se moquaient d’eux-mêmes, ironisaient sur l’état d’urgence décrété en novembre, avec ses norias de blindés dans les rues et ses écoles fermées… Alors que cette fois, les établissements ont fonctionné normalement malgré l’ampleur du carnage. Yann-Antony Noghès a de l’affection pour ce peuple qui aime à rappeler qu’il a inventé le surréalisme: « Regardez, place de la Bourse, le lieu où les Belges se rassemblent après le drame. Ce lieu où ils se retrouvent pour fêter la victoire des Diables rouges, les footballeurs. Au pays de la bande dessinée, ils écrivent partout à la craie des messages. La pluie, dès la première nuit, a tout effacé. » Malgré un repli communautaire évident, notamment à Molenbeek, il souligne qu’ « ici, les immigrés vivent à l’intérieur de la ville. Il n’y a pas de banlieues comme en France. Il n’y a pas vraiment de tensions entre les communautés. Abdelhamid Abaaoud (kamikaze de Saint-Denis), a été à une époque scolarisé à Uccle, dans l’école catholique de ma fille. Le frère d’Abdeslam travaillait pour la commune. Il n’y a pas que des petits voyous complètement désocialisés parmi les terroristes. » tion du procureur de la République qu’une vingtaine de policiers intervient pour sécuriser ce lieu public », a expliqué Kévin Mazoyer, directeur de cabinet du préfet. « Les contrôles seront quotidiens, de façon aléatoire. Notre objectif : mettre de l’insécurité chez ceux qui seraient tentés d’entrer dans l’aéroport avec des objets suspects », a repris Henri Castets, directeur départemental de la sécurité publique du Var. Voyageurs, automobilistes et chauffeurs de taxis se sont pliés aux contrôles, surpris mais finalement compréhensifs.
Daesh était hier soir sur le point de faire face à deux offensives d’ampleur, sur deux fronts différents. En Syrie, l’armée du régime, appuyée par l’aviation russe, se préparait à prendre d’assaut la ville de Palmyre, aux mains des djihadistes depuis un an. Et en Irak, l’offensive venait d’être lancée contre Mossoul, bastion le plus important après Raqqa en Syrie.
Offensives contre deux fiefs de Daesh
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