Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
L’Union européenne veut renforcer sa coopération
Aujourd’hui, de nombreux pays européens ne s’alertent pas entre eux quand ils arrêtent un suspect djihadiste à leur frontière, ou quand un passeport est volé » : la charge, d’autant plus douloureuse qu’elle est juste, vient… des États-Unis, plus précisément d’Hillary Clinton, mercredi. C’est pour éviter à l’avenir les dysfonctionnements de ce genre que les ministres de l’Intérieur et de la Justice des 28 États membres étaient réunis, hier à Bruxelles.
Pas de nouvelles mesures
Il faut « accroître d’urgence l’alimentation systématique, l’utilisation cohérente et l’interopérabilité des bases de données européennes et internationales dans le domaine de la sécurité, des déplacements et des migrations » , ontils conclu dans un communiqué commun. Aucune nouvelle mesure n’a toutefois été annoncée lors de cette rencontre décidée la veille, qui s’est tenue à quelques centaines de mètres de la français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d’une réunion extraordinaire à Bruxelles. (Photo MaxPPP/EPA)
station de métro où un kamikaze s’est fait exploser mardi. Les États membres se sont en revanche engagés à accélérer l’application de mesures déjà décidées, notamment contre les faux documents d’identité, utilisés massivement par l’État islamique et les réseaux djihadistes, et contre le financement du terrorisme. Et les ministres ont insisté
pour que le Parlement européen adopte rapidement le « PNR », le registre européen des données des passagers aériens, en discussion depuis plusieurs années. Cet outil de la lutte antiterroriste devait être adopté en mars par les eurodéputés, mais le vote a été reporté, certains groupes parlementaires souhaitant qu’il soit adopté en même temps qu’un texte sur la pro- tection des données personnelles.
« Citoyens effrayés et fatigués »
Plus tôt dans la journée, le président français, François Hollande, avait exhorté « fermement » l’Union européenne à adopter cet outil, ainsi que des mesures contre le trafic d’armes. « Nous mettons trop de temps pour mettre en oeuvre les décisions que nous prenons » ,a renchéri ensuite le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Celui-ci a notamment demandé aux autres pays d’adapter « rapidement leurs aéroports » aux contrôles systématiques aux frontières extérieures de l’espace Schengen – qui pourront concerner à l’avenir également les citoyens de l’espace Schengen. « Quelque chose doit changer » , a exhorté de son côté le commissaire européen Dimitris Avramopoulos, s’agaçant des lenteurs des États membres à appliquer des mesures déjà décidées. « Les citoyens ont peur et sont fatigués. »